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02/02/2006

Les grenouilles, au bénitier !

Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une jeunesse effrénée, fut convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu; mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête.

 


Voltaire, Dictionnaire Philosophique


J'ai immédiatement pensé à ce texte en apprenant les développements ahurissants de l'affaire des douze caricatures représentant Mahomet parues dans un journal danois il y a trois mois puis reprises en janvier par un quotidien norvégien (puis par France Soir histoire d'essayer de se renflouer, bravo l'alibi).


Rester tête couverte, dessiner la barbe du prophète, même acte impie, même blasphème qui ne saurait que se laver dans le sang et la souffrance de l'infidèle. Même bêtise à front mitré ou enturbanné. Même religion piège à con, opium du peuple, alibi de toutes les intolérances. On voit le piège dans lequel certains sont déjà tombé : relativiser en invoquant la provocation, un supposé racisme, une manipulation. Mes fesses dis-je. On ne peut PAS transiger avec des valeurs fondamentales.


"J'en ai marre de l'érosion de la liberté d'expression qui se produit en catimini", a expliqué le rédacteur en chef du magazine norvégien. "Avec le meurtre de Theo van Gogh (le cinéaste néerlandais assassiné en 2004), on a vu qu'il ne s'agissait pas de menaces vides. On sait que la liberté d'expression dans notre région du monde est menacée par une religion qui n'est pas étrangère au recours à la violence", a-t-il ajouté. Interrogé sur ses craintes de représailles, le journaliste a estimé que l'"on est sur la mauvaise voie si on cède à la peur dans ce domaine".

 


Juste, Auguste.

Commentaires

JE DÉCOUVRE

Je fréquentais déjà Inisfree (et REGARDindépendant bien sûr), je découvre aujourd’hui l’Hispaniola.
Une évidence me frappe : Inisfree a un support blanc, ici c’est presque noir. As-tu voulu Vincent dissocier le côté obscur de la force ?

Je découvre aussi les différents articles, et ne puis réagir à tous (merci tout de même d’avoir écris dans l’article du 25 janvier : « mon ami Luc… »)

Je puis tout de même relier deux d'entre eux :
Beaucoup de raffut au sujet des licences globales, beaucoup de raffut au sujet des caricatures de Mahomet… l’explication est pourtant simple : les doctes ecclésiastes et les dévots ne veulent pas non plus d’une licence libre pour la religion. Tout cela doit rester entre de bonnes mains, allez caricaturer ailleurs.

Dommage, une Licence Globale Divine, c’était un bon concept.

Attention, une procession passe, je (me) découvre…

L U C

Écrit par : L U C | 03/02/2006

De Daniel Schneiderman ce matin dans Libé : "Gérer des réactions contradictoires. D'abord, un sentiment d'appartenance à cette famille-là, la famille de ceux qui veulent avoir le droit le publier ou de voir des caricatures de Mahomet dans leur journal, sans risquer le limogeage ou l'alerte à la bombe. Irrésistible, cette appartenance. Non négociable. Non discutable. Sans conditions."

Sinon, Luc, merci de m'avoir fait remarquer cette différence de présentation. Serait-ce mon inconscient qui a parlé ?

Écrit par : vincent | 03/02/2006

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