27/03/2006
CPE - Pour demain
La Canaille
1871 Paroles d'Eugène POTTIER, Musique de J. DARCIER
Dans la vieille cité Française
Existe une race de fer
Dont l'âme comme une fournaise
A de son feu bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais ils n'ont qu'un taudis.
C'est la canaille, et bien j'en suis.
Ce n'est pas le pilier du bagne,
C'est l'honnête homme dont la main
Par la plume ou le marteau
Gagne en suant son morceau de pain.
C'est le père enfin qui travaille
Des jours et quelquefois des nuits.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
C'est l'artiste, c'est le bohème
Qui sans souffler rime rêveur,
Un sonnet à celle qu'il aime
Trompant l'estomac par le cœur.
C'est à crédit qu'il fait ripaille
Qu'il loge et qu'il a des habits.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
C'est l'homme à la face terreuse,
Au corps maigre, à l'œil de hibou,
Au bras de fer, à main nerveuse,
Qui sort d'on ne sait où,
Toujours avec esprit vous raille
Se riant de votre mépris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
C'est l'enfant que la destinée
Force à rejeter ses haillons
Quand sonne sa vingtième année,
Pour entrer dans vos bataillons.
Chair à canon de la bataille,
Toujours il succombe sans cris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
Ils fredonnaient la Marseillaise,
Nos pères les vieux vagabonds
Attaquant en quatre-vingt-treize
Les bastilles dont les canons
Défendaient la muraille
Que d'étrangleurs ont dit depuis
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
Les uns travaillent par la plume,
Le front dégarni de cheveux
Les autres martèlent l'enclume
Et se saoulent pour être heureux,
Car la misère en sa tenaille
Fait saigner leurs flancs amaigris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
Enfin c'est une armée immense
Vêtue en haillons, en sabots
Mais qu'aujourd'hui la France
Appelle sous ses drapeaux
On les verra dans la mitraille,
Ils feront dire aux ennemis :
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !
A télécharger ICI.
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23/03/2006
We Shall Overcome
Moins d'un an après Devils And Dust, Bruce Springsteen sort sont 21e album le 25 avril. We Shall Overcome The Seeger Sessions est un album tout à fait inhabituel puisqu'il est composé de reprises de 13 chansons traditionnelles américaines, la plupart étant liées au légendaire Pete Seeger, figure emblématique du folk. Voici quelques années, Springsteen avait déjà repris la chanson titre, We Shall Overcome pour un album hommage aux côtés d'une quinzaine d'artistes : Where Have All The Flowers Gone... The Songs Of Pete Seeger. Avec cette nouvelle oeuvre, Springsteen se plonge dans les racines de sa musique et de son inspiration. Contrairement au précédent opus, il s'est entouré de nombreux musiciens dont Sam Bardfeld (violon), Art Baron (tuba), Frank Bruno (guitare), Jeremy Chatzky (contrebasse), Mark Clifford (banjo), Larry Eagle (batterie et percussion), Charles Giordano (orgue B3, piano et accordéon), Ed Manion (saxophone), Mark Pender (trompette), Richie "La Bamba" Rosenberg (trombone) et Soozie Tyrell (violon). Dans les chœurs, on retrouve madame Boss, Patti Scialfa ainsi que Lisa Lowell,, Bruce, Mark Pender, Soozie Tyrell et Richie "La Bamba" Rosenberg. Une belle formation. L'album sortira avec une partie DVD, un documentaire sur l'enregistrement des sessions et, cerise sur le beau gâteau, une tournée est prévue cette année qui passera par l'Europe.
"Beaucoup de choses dans mon écriture – en particulier lorsque j’aborde le registre acoustique – viennent de la tradition folk. Faire cet album fut très libérateur pour moi si l’on considère l’aspect créatif de mon travail, car j’aime foncièrement les différentes racines musicales qui l’ont inspiré… Elles sont capables de suggérer tout un univers avec quelques mots et quelques notes." Bruce Springsteen
Les chansons :1.Old Dan Tucker
2.Jessie James
3.rs. McGrath
4.O, Mary, Don't You Weep
5.John Henry
6.Erie Canal
7.Jacobs Ladder
8.My Oklahoma Home
9.Eyes On The Prize
10.Shenandoah
11.Pay Me My Money Down
12.We Shall Overcome
13.Froggie Went A-Courtin'
Bonus :
Buffalo Gals & How Can I Keep From Singing
Pour en savoir plus, la belle histoire de l'origine de la chanson We Shall Overcome : ICI (en anglais)
La même histoire par Pete Seeger : ICI (en anglais)
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21/03/2006
Ce qui est précieux
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16/03/2006
La farce et les dindons.
La farce, c'est ce second round à l'Assemblée Nationale de la discussion autour de la loi sur les droits d'auteur et Internet (DADVSI). Après le camouflet fait au ministre de la Culture en décembre, celui-ci a retiré l'article ouvrant la voie à une licence globale pour le remettre in extremis et reprendre l'examen de son projet de loi dans une confusion consternante. Comme il fallait s'y attendre, les députés de la majorité ont été mis au pas et c'est un projet conforme aux espérances des grands groupes qui est en train d'être voté. Histoire de se mettre dans le bain, l'exception pour copie privée pour les DVD est désormais remise en cause et les éditeurs de logiciels permettant de contourner les fameuses DRM ou d'échanger des fichiers sont susceptibles d'être lourdement condamnés. Ca fait du monde dans l'univers du libre. C'est le triomphe, que l'on ne peut que souhaiter temporaire, d'une ligne dure à l'image de ce qui se fait aux USA. C'est aussi le triomphe d'une conception purement mercantile des échanges culturels sur Internet. A ceux qui pensent que j'exagère, que je surestime les dangers, je vous recommande la lecture de ce texte de Jérôme Colombain qui explique avec humour comment fonctionne au quotidien la mise sous tutelle de nos fichiers musicaux.
Les dindons, il me semble qu'aujourd'hui, ce sont les artistes, tous ces chanteurs et cinéastes bien intentionnés qui sont montés au créneau pour défendre ce qu'ils croient être leurs droits mais qui ne sont que les dividendes de ceux qui possèdent ces droits. Aujourd'hui, pour faire passer la pilule, on a allégé les sanctions contre les internautes, contre ceux qui échangent. Ils seront désormais passibles d'une simple contravention (38 euros, ai-je entendu). Finalement, je me dis que la licence globale, elle est là mais qu'elle ne profite pas à ceux pour qui elle est destinée. Une fois que l'on aura répondu aux questions : « comment repérer les fraudeurs ? », « Comment collecter les amendes ? » et « A quel prix ? », on constatera que le produit de la répression ira directement dans les caisses de l'Etat et que les artistes continueront à ne rien toucher sur les volumes impressionnants d'échanges sur le Net. On aurait pu rêver un élan de générosité, d'imagination, la mise en place de mécanismes innovants pour soutenir la création. Rien, nada. Encore combien à attendre ?
Quand je vois comment évoluent les choses, je passe avec écoeurement le long des rayons de CD et de DVD et je n'ai plus envie que de m'intéresser au libre et à quelques éditions qui valent vraiment le prix qu'elles affichent. Et j'achète plus de livres, je reviens à l'objet. Cette notion de l'objet, du prix de l'oeuvre me semble évacuée du débat tout en étant capitale. Je me souviens de ma perplexité lorsque j'avais découvert que l'on pouvait acheter Les Sept Samourais d'Akira Kurosawa pour 99 centimes d'euro. Si, si. Quelle est la valeur de ce film ? Et quel rapport avec ces films vendus vingt fois plus cher et pour lesquels ont se bat aujourd'hui ?
Jean-Claude Zylberstein est avocat à la cour et directeur de collections littéraires et contre la licence globale. Dans une tribune à Libération il écrit ceci : « J'ai bien peu de raisons de penser que Ravel, Prokofiev et Bernstein pour une part, Mankiewicz, Renoir et von Stroheim de l'autre, caracolent en tête des Top 20 du téléchargement. » C'est vrai, bien sûr (quoique le Boléro...) ! Mais tous ces gens sont morts depuis longtemps et quel est le sens de continuer à engraisser des ayant-droits dont la plupart ont brisé en leur temps la carrière de Stroheim, bridé celle des autres. Est-ce qu'il ne serait pas plus intelligent de faire découvrir ces auteurs, la richesse de leur oeuvre au plus grand nombre ? Car où sont les salles de cinéma et les chaînes de télévision qui rendent accessibles Renoir et Mankiewicz ? Et pour les musiciens, s'ils sont peu téléchargés, est-ce que ce n'est pas aussi qu'il existe quantités de collections musicales classiques qui proposent leurs oeuvres à des tarifs tout à fait abordables ? Autant de question auxquelles Jean-Claude Zylberstein ne répond pas. Pas plus que notre ministre de la culture. Le combat continue.
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05/03/2006
Chers lecteurs
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