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22/03/2007

Accusé, levez-vous !

Françaises, français.

Belges, belges.

Cancérologues, cancérigènes, monsieur l'Humoriste.

Mon hébergeur pendu haut et court.

Lecteurs adorés.

Salut ma flemme, bonjour la référence et mon courroux... coucou !


Ah ! Que ces ultimes mots sonnent comme un cri de ralliement culte, et pas seulement du denier, pour toute une génération d'auditeurs radiophoniques. Mais pas pour moi. Non, chers lecteurs, non je n'écoutais pas la radio entre 1981 et 1983, Dieu me tripote (merci mon dieu). Ni avant, ni après. Ni radio ni, un peu plus tard, télévision. C'est une hygiène de vie, il y a suffisamment de conneries sur Internet. Mais nous ne sommes pas là pour parler de moi, mais de l'accusé ci-devant Desproges, Pierre de son prénom, censément humoriste de profession et accusé, crime impardonnable, d'être mort. Desproges Pierre dont je n'hésiterais pas à demander la tête si c'était encore possible. Car un humoriste, ça ne meurt pas comme cela, monsieur, surtout s'il a le malheur d'être drôle. Et jeune avec ça ! C'est un coup à vous statufier, vous mythifier, vous empailler, vous intouchabiliser. C'est un coup à ce que votre éditeur vous ressorte un tirage spécial sur joli papier avec extraits de manuscrits et marque page collector, ça ! Un coup à ce que l'on publie la moindre de vos liste de courses au supermarché du coin rédigée en hâte sur un ticket de métro, ça ! Un coup à vous sanctifier aussi, car qui oserait dire aujourd'hui, mis à part quelques pisse-froid grabataires, staliniens ou nostalgiques du maréchal nous voilà, qui oserait dire ou écrire que vous étiez un humoriste médiocre, vulgaire, atrabilaire et obsédé, déversant votre hargne, votre haine avec un H comme Halimi, et vos jeux de mots laids pour gens bêtes à travers des média complaisants et naïfs qui ne connaissaient pas encore les subtilités du Loft et de la Star Academy, et sous la couverture d'un vernis de relative maîtrise de la langue française ? Qui ? Qui que je te me le... et sans gants encore. Car soyons francs, chers lecteurs, que pouvait-on attendre d'un homme qui ne connaissait ni les blogs, ni les forums, ni les portables, merveilles de notre technologie moderne, un homme allant jusqu'à écrire ses textes à la main ? Et pourtant, cet homme que vous aimeriez avoir devant vous, n'hésita pas en ces premières années d'une France socialiste, pouf, pouf, à s'emparer de la robe sacrée de la justice sous laquelle je ne vous dis pas, pour se faire Fouquier-Tinville d'opérette et instruire les cas pendables de figures aussi marquantes que Daniel Cohn-Bendit, PPDA, Dorothée, Pierre Perret, Claire Bretecher, Yannick Noah, José Giovanni, sans oublier le gros borgne blond national qui lui inspira cette phrase définitive : «  On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ». L'acte d'accusation, chers lecteurs, est édifiant. Il est là, devant vous, 370 pages des réquisitoires du tribunal des flagrants délires. Car Desproges, Pierre, est coupable, mille fois coupable de nous avoir laissé en plan comme ça, sans sa parole à « désacraliser la bêtise » et cet ouvrage, hilarant, émouvant, indispensable, vous en convaincra mieux que moi.

medium_desproges.jpg

Le site de l'accusé

L'accusé sur Wikipedia

Une vidéo de l'accusé

Le livre(et le reste du dossier)

Commentaires

Bonsoir, Vincent,

Quel bel hommage ....

Il nous manque !

Bisous.

Écrit par : Marie Thé | 22/03/2007

Même si je suppose que tu n'es pas l'avocat le plus bas d'Inter, je te félicite pour cette magnifique plaidoirie! On ne se lasse pas de Desproges, de son irrévérence, de son humour grinçant, de son désespoir gai...Effectivement, c'est peu dire qu'il nous manque! J'imagine ce que pourraient-être ses réactions face aux pantins grotesques qui s'agitent pour obtenir des bouts de pouvoir en ce moment. Encore merci pour cet hommage...

Écrit par : Dr Orlof | 24/03/2007

ce pierre là manque à mon edifice, lui et quelques autres, ça va finir par s'ecrouler, à force!

Écrit par : milou | 02/04/2007

Soyons optimistes ! Après tout, je ne pense pas qu'il y a moins de gens de talent, de ce talent, aujourd'hui, simplement j'ai l'impression qu'il leur est plus difficile d'avoir la même visibilité qu'à l'époque. je pense, là comme ça, à Manuel Pratt, toujours incisif et créatif. Je ne sais pas si vous le connaissez.

Écrit par : Vincent | 02/04/2007

Aïe, aïe... je ne connais pas Manuel Pratt... Peux-tu m'en parler ?
Bises

Écrit par : Marie Thé | 03/04/2007

J'ai eu le bonheur d'entendre les réquisitoires de Pierre Desproges sur France Inter à l'époque. C'était un véritable régal. Mais l'émission elle-même était très bien. C'est dommage que ce genre d'émission n'existe plus. Et puis Claude Villers qui faisait le juge menait tout cela très bien.

Écrit par : dasola | 17/01/2008

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