30/08/2007
Live in Dublin
Néanmoins, l'exercice semble avoir convaincu Springsteen puisqu'il récidive en 1993 avec l'enregistrement du concert donné pour MTV, Unplugged, tonique mais moyen ; puis lors des retrouvailles avec le E-street band en 2001 pour le Live in New-York City brillant de mille feux, puis en 2003 pour un concert humide et électrisant à Barcelone, sortit en DVD. Aujourd'hui, il capte d'entrée l'énergie festive de son expérience avec les Seegers Sessions pour un Live in Dublin qui restitue l'un des concerts données avec les merveilleux musiciens des sessions.
L'album coupe le souffle de bonheur. Nous sommes ramenés aux premières années, quand Springsteen jouait avec David Sancious et les Miami Horns. Il y a une pêche incroyable, une vitalité, un bonheur de jouer communicatif. Comme à son habitude, Springsteen revisite certaines anciennes chansons dans le ton du moment. Il faut entendre ses versions endiablée d'Atlantic City ou l'ancêtre Blinded by the light pour mesurer sa capacité de fraicheur vis à vis de son oeuvre. Côté inédits et reprises, nous avons droit à une version étonnante du standard When the saints goes marchin' in qui tire plutôt du côté de ce qu'il a fait avec If i should fall behind, à plusieurs voix et dans un registre d'émotion soutenue.
Enchâssé au milieu de toutes ces merveilles, American land.
American Land, c'est du grand Springsteen. Dans la lignée de The river, Born in the USA ou The gost of Tom Joad. Une chanson emblématique inspirée par un poème d'Andrew Kovaly intitulé He lies in the American Land. Elle avait été dévoilée dans une édition spéciale de l'album des Seegers Sessions et prend ici toute son ampleur. Springsteen adopte la première personne pour dessiner le portrait d'un homme ordinaire et de son histoire qui évoque en filigrane un état de l'Amérique. Aussi virulente que ses oeuvres les plus engagées, Américan land est un hymne à l'immigration et à son apport à la vie et l'histoire de son pays. C'est aussi un réquisitoire carré contre toutes les frilosités, toutes les peurs de l'autre. En ces temps « d'immigration choisie » et « d'identité nationale », voici une chanson à méditer. Comme un hymne, comme un cri de rage, comme un message d'espoir et de combat. En quelques strophes, Springsteen illustre le rêve américain, la médaille et son revers, les espoirs fous qu'il a suscité et la réalité qui attendait tout un chacun à Ellis Island, le prix que tant de générations venues des quatre coins du monde ont payé pour lui donner corps. Quand il parle de l'acier qui a construit les citées du nouveau continent, il me rappelle la réplique de John Wayne dans Quiet man (L'homme tranquille) de John Ford, qui joue un immigré irlandais ayant grandi à Pittsburg : "dans un brasier si chaud que l'homme en oublie sa terreur des feux de l'enfer". Au passage, il rappelle non sans humour qu'il est lui aussi issus de l'immigration, Zirelli état le nom de jeune fille de sa mère, italienne.
c'est enlevé sur une mélodie folk entraînante avec fifres et guitares déchaînées, façon Pogues à leur meilleur. Le style convient à la formation avec laquelle il a enregistré le titre. Mais Springsteen aimant changer le style de certains morceaux, je brûle de savoir ce que ça va donner avec le E-street band.
Parce que figure-vous, contrairement à ce que laissaient entendre de méchantes rumeurs, c'est repartit pour un tour. En effet sort en octobre un nouvel opus dont ce que l'on a entendu nous semble bien balancé, Magic. Plus de détails et les titres en cliquant sur l'image. Il y aura une date en France, en décembre. Quand je vous disais qu'on ne l'arrête plus...
Le CD Live in Dublin
Le DVD Live in Dublin
Le CD Magic
23:50 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bruce Springsteen | | del.icio.us | Facebook
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