24/01/2007
Jaurès opposable
Quand François Mitterrand est mort, je crois l'avoir déjà raconté quelque part, j'étais tombé sur une émission de radio qui passait ses chanson préférées. Parmi celles-ci, il y avait l'une des plus belles du dernier album écrit par Jacques Brel : Les Marquises.
Demandez vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps du souffle d'un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Il semble qu'il n'y ait pas que la belle jeunesse qui doivent se poser la question, mais également un ministre-candidat pas gêné de le citer devant ceux qui auraient sans doute applaudit à son assassinat en 1914. Cela m'a énervé un peu sur le moment et puis il y eu aujourd'hui, dans le Canard Enchaîné un très beau texte de l'excellent Jean-Luc Porquet qui propose un « Jaurès opposable ». Il nous rappelle entre autres que « [Jaurès] disait aussi : « tout progrès vient d e la pensée et il faut donner aux travailleurs le temps et la force de penser » Il n'était pas du genre à ricaner sur les 35 heures. Jaurès opposable ». Pourvu que le ministre-candidat n'ai pas l'idée de citer Brel. Entre Sardou et Halliday, j'en aurais de la contrariété. Et si c'était le cas, je lancerais illico le Brel opposable.
22:05 Publié dans Cris et chuchotements | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jacques Brel, Canard Enchaîné | | del.icio.us | Facebook
05/07/2006
July, le Canard et Charlie
Il y a un très bel article dans le dernier numéro du Canard Enchaîné par Louis-Marie Horeau sur le départ de Serge July de Libération. July, comme beaucoup je crois, je le lisais avec plaisir sans être toujours d'accord avec lui. Au moins, ce qui ne manquait pas dans son journal, c'était l'enthousiasme. On lui a beaucoup reproché son édito post référendaire, mais j'avais trouvé courageux qu'il dise ainsi ce qu'il pensait d'autant que j'étais proche de ses sentiments sur le moment. J'ai été élevé dans l'admiration des personnages de journalistes dans des films comme Bas les masques de Brooks ou Citizen Kane de Welles. Alors, qu'un patron de presse, un véritable journaliste, le créateur d'un titre phare de ces trente dernières années, quoi que l'on puisse penser de Libération, soit partit sous la pression d'un actionnaire, c'est triste. Ce que je comprends mal, c'est qu'un homme comme lui ne l'ai pas vu venir. July n'est pas une oie blanche. Comme l'écrit justement L-M Horeau, le dénouement de l'histoire était écrit dès l'entrée de Rothschild dans le capital du journal. Pourquoi July et ceux qui font Libération depuis tant d'années n'ont-ils pas trouvé, pas voulu trouver, une solution alternative ? Avec le Canard, J'achète essentiellement Charlie Hebdo. Ce sont deux hebdomadaires et ils ont en en commun de ne pas faire de publicité, d'appartenir à ceux qui l'écrivent, de ne pas être présents sur Internet et de veiller jalousement à leur indépendance. Qu'est-ce qui aurait empêché Libération d'emprunter une voie similaire ? Qu'est-ce qui fait que tous ces grands journaux historiques ont aujourd'hui disparu ou se sont complètement perdus ? Comme si concentration, capitalisation, profit, étaient inéluctables. Ca me laisse rêveur, triste un peu, furieux aussi.
Évoquant les rapports avec Internet, le Canard Enchaîné, pour éviter les faux sites, a ouvert une page web ICI. Pour ce qui est de Charlie, Philippe Val, son rédacteur en chef, est connu pour sa méfiance vis à vis de ce media. Il me semble raisonnable de ne pas se lancer dans quelque chose que l'on ne maîtrise pas assez bien. Néanmoins, il existe un très joli site qui regroupe les couvertures et des dessins de Charlie-Hebdo et de Hara-Kiri. C'est pas triste et c'est ICI. Les couvertures de l'hebdo sont issues de ce site et je les ai choisies, évidemment, en relation avec ma sensibilité éspagnole du moment (voir plus bas).
23:20 Publié dans Ici et maintenant | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : canard enchainé, charlie hebdo, libération, presse | | del.icio.us | Facebook