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20/02/2008

"Qui veut la peau du Domaine Public ?"

Un excellent article du non moins excellent Florent Latrive sur son blog Caveat Emptor. Tandis que l'on glapit à nouveau sur le « téléchargement illégal » tout en maintenant la tête de la licence globale sous l'eau, certains à la Commission Européenne envisagent d'allonger drastiquement la durée des droits d'artiste-interprète : 95 ans au lieu de 50 aujourd'hui. Et allez donc ! Latrive, auteur du remarquable Du bon usage de la piraterie(à télécharger ici) rappelle opportunément que cette décision, cousue de bonnes intentions, profitera surtout à une trentaine d'artistes aussi miséreux que Charles Aznavour, célèbre évadé fiscal, ou Johnny Halliday, célèbre presque évadé fiscal. Et puis bien sûr aux gros producteurs type Universal qui pourront continuer 45 ans de plus à presser le citron de leurs catalogues de droits tout en pleurant sur la baisse des ventes de CD. Mon coeur saigne pour eux. Latrive rappelle aussi opportunément l'intérêt et l'importance du Domaine Public, honteusement absent du débat actuel.

 

[...] il est aussi possible de défendre le domaine public avec pragmatisme, en pointant le travail d’éditeurs spécialisés dans la mise en valeur d’oeuvres oubliées et non rentables depuis longtemps, comme Frémeaux et associés. Ou le le travail passionnant d’archivage permis par le numérique, avecArchive.org ou le récent projet de mise à disposition de films de l’enfance du ciné par le boss de Lobster, l’European Film Treasures. Allonger la durée des droits, c’est rendre plus difficile, voire impossible, ces projets. Allonger la durée des droits, c’est nier la valeur politique du domaine public, seul espace réellement commun d’une culture libérée des pures contraintes marchandes.

 

Évidemment, si on se met à utiliser les grands mots.