Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/09/2005

J'adore Jacques Tardi

J'adore Tardi. J'apprécie son goût pour le noir et blanc, son trait à la fois classique façon ligne claire et moderne. J'aime son sens du détail, la justesse des expressions et des mouvements. Je partage, disons assez largement, ses valeurs, son discours politique, un peu anar, antimilitariste et anticlérical. Même s'il y va parfois à gros traits, il me fait toujours rire. Je partage aussi sa fascination pour l'Histoire, la Commune et la Grande Guerre en particulier, qui sont bien deux évènements capitaux pour comprendre notre monde d'aujourd'hui. J'aime aussi ses personnages, leur façon d'être décontracté comme Burma ou Adèle, leur réticences parfois à vivre l'histoire dans laquelle ils évoluent. Cela donne de jolis moments : « ça ne m'intéresse pas » ou encore « ca suffit, je rentre chez moi ». J'aime ses références visuelles à Jules Verne, les machines impossibles des aventures d'Adèle et du démon des glaces. J'aime son sens de l'aventure et du feuilleton. Adèle où la Commune, c'est Dumas ! Et puis j'aime aussi sons sens de l'épopée. Sa Commune est la même que celle de Watkins, une grande aventure tragique et politique qui fait vibrer. J'aime enfin sa prédilection à mêler la bande dessinée avec la littérature et le cinéma, son travail avec Daeninckx et Pennac, ses adaptations de Céline, Vautrin, Malet et aujourd'hui, Manchette.

Sort en effet Le Petit Bleu de la Côte Ouest dont Deray avait tiré Trois Hommes à Abattre avec Delon. Film moyen mais l'un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) des romans noirs de Manchette.

medium_tardi1.jpg
Mais si j'adore Tardi, c'est par sa façon dont il fait vivre Paris. Cet homme doit avoir des montagnes de documents. Ou alors, il possède une machine à remonter le temps et il a la gentillesse de nous faire partager ce miracle via ses dessins. Je suis toujours épaté de la vie qui se dégage de ses rues, de ces façades ordinaires, des voitures, des objets, des ambiances. Des pavés de la Commune de 1871 au Jardin des Plantes de La Débauche en passant par les Paris de la Belle époque, des années folles et des années 50, c'est pour moi un ravissement. Sur le dernier album, je suis d'autant plus enthousiaste qu'il s'agit du Paris de mon enfance, celui des années 70. déjà, dans Casse Pipe à la Nation, je retrouvais des rues du 12e arrondissement, le quartier de mon enfance. Dans ce dernier album, je retrouve les voitures, les objets, les livres, l'ambiance, presque les odeurs de ces années là. Il y a une vignette qui m'a touché : on y voit un personnage lire un numéro de Strange. Toute mon enfance.