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26/08/2005

Lectures d'été (suite et fin, hélas)

Je connais mal Simenon. Ou plutôt, je le connais de façon oblique, à travers les nombreuses adaptations cinématographiques de ses romans (sans parler des Maigrets télévisés, période Jean Richard). Pour mémoire et parmi les plus réussis : Panique de Duvivier, Les Inconnus Dans La Maison de Decoin, La Nuit du Carrefour de Renoir, Mr Hire de Lecomte, En Cas de Malheur d'Autant Lara, L'Horloger de Saint-Paul de Tavernier...

Je le connais aussi via sa fameuse correspondance avec Fellini regroupée dans le livre : Carissimo Simenon - Mon cher Fellini aux éditions des Cahier du Cinéma. Et puis, il y a la légende, celle de l'homme aux aux 400 livres et aux 10000 femmes, le second chiffre étant quelque peu exagéré.

J'ai suivi le conseil : Si un jour vous rencontrez, sur le quai d'une gare ou dans une librairie, un ouvrage de Georges Simenon, n'hésitez pas, vous pourriez tomber sous le charme. J'ai donc, acheté L'Homme Qui Regardait Passer Les Trains, un roman peu connu qui suit de l'intérieur le parcours du hollandais Kees Popinga, sorte de tueur psychopathe raté. Une histoire sombre, à l'atmosphère typique de l'auteur, qui s'achève sur cette phrase : Il n'y a pas de vérité, n'est-ce pas ?

Cet été, je suis tombé sur un volume de chez Gallimard, avec la couverture aux petites étoiles vertes. C'est un roman de 1940, L'Outlaw, que j'ai peut être acheté parce qu'il évoque le western. Mais ça n'a pas grand chose à voir. C'est encore une histoire très sombre, celle d'un polonais, Stan, exilé à Paris pour des motifs politiques et qui, au bout de son rouleau, dénonce un gang de truands polonais, eux aussi et hauts en couleurs, dont la spécialité est l'assassinat à la hache de paysans dans des fermes isolées. Là encore, le roman est raconté de l'intérieur du personnage principal, englué dans sa misère, ses obsessions et sa folie qui se résoudra en drame. L'autre personnage, tout aussi fascinant, c'est Paris. Le Paris des années 30 et 40. Un Paris encore largement populaire, noir, violent et impitoyable. Le Paris aujourd'hui disparu des halles, des hôtels borgnes (quoique ça, ce soit resté), de la Samaritaine, des policiers en gabardine, des tout petits bistrots où l'on peut manger de l'andouillette aux heures les plus avancées de la nuit. Je pensais alors à cette phrase de Prévert : La vie est tout de même une chose bien curieuse pour qui sait observer entre minuit et trois heures du matin.
 
Le livre