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27/02/2008

Rions un peu

Heureusement que le rire console de pas mal de choses. Si notre omniprésident vous déprime ou vous irrite, vous pouvez vous détendre un moment avec la Chronique du règne de Nicolas Ier de Patrick Rambaud. Dédié, entre autres, à André Ribaud, cette chronique des premiers mois du sarkozysme triomphant se place dans la filiation du Régne et de la Cour qui épinglaient les années 60 de Mongénéral dans Le Canard Enchaîné (avec les dessins de Moissan). Ton de mémorialiste, français raffiné du XVIIeme, ironie mordante, précision des portraits, Patrick Rambaud déploie avec talent toute la panoplie.

« C’est une chronique des six premiers mois du règne de Sarkozy, que j’ai voulue distante, vieillotte, quelque chose dans le genre de Saint-Simon. Les titres que vous avez évoqués sont un des moyens de créer cette distance. Je voulais pouvoir dire un maximum de choses sur le ton le plus léger possible. Quand Sarkozy a gagné l’élection, j’étais assez abattu, je n’avais pas le moral. Et puis un jour, chez Grasset, j’ai dit : « Il y a une chose que je pourrais faire, qui serait peut-être drôle, c’est ce que faisait André Ribaud au Canard enchaînédans les années 60, sur de Gaulle: “La Cour”. » (source : Leosheer)

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Comme quoi mon premier paragraphe est bien informé. Sans doute très au fait du petit monde parisien, Patrick Rambaud a tenu une comptabilité attentive des faits et des gestes de chacun. Son volume permet déjà de prendre un peu de recul sur une succession d'évènements menés tambour battants et dont le rythme imposé cherchait, et cherche encore, à neutraliser la temps de la réflexion. Nous retrouvons donc, en compagnie de la baronne d'Ati, du chevalier de Guaino, de la marquise de La Garde et autre duc de Sablé, les grands moments de notre Merveilleux Leader. L'élection, les vacances aux États Unis, le feuilleton avec l'Impératrice, la réforme judiciaire, la réforme des retraites des régimes spéciaux et les grèves de l'automne, le débauchage de l'ouverture. Tout y est, rien ne manque. Rien sauf Carla, mais notre Sentimental Leader est si rapide. Ce sera pour un second tome, une chronique supplémentaire a déjà été publiée sur le Nouvel Observateur. Et l'on en rit. Ce n'est pas de la grande littérature mais du bon boulot, ça se lit vite et ça fait du bien.

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