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29/07/2007

Critixman, petit texte

Critixman est né dans les notes du blog de Manu Larcenet. L'ancien puisque le dessinateur a décidé de changer récemment d'adresse. Critixman a tout lu, tout vu et sa parole est sage. Entre mauvais génie et mauvaise conscience, il terrorise un brave dessinateur à casquette complètement perturbé dans son acte créatif par les coups moraux et physiques assénés avec régularité par le super critique.

L'un des aspects les plus fascinants de l'oeuvre de Larcenet, c'est qu'elle se nourrit des questions de son auteur sur son propre travail. Larssinet aux ravenelles, Van Gogh dans les tranchées ou Manu et ses photographies, tous s'interrogent sur leur travail et son sens. Face à leurs commanditaires, familles, galleristes, éditeurs, collègues et bloggeurs qui ne cessent de verser du sel sur les plaies d'une sensibilité à vif, les créateurs sont rongés par le doute et vulnérables à la dépression. Ils sont à la fois anxieux d'avoir un regard extérieur sur leur oeuvre mais se refusent aux jugements légers ou dictés par la mode. Exigeants avec eux-mêmes, ils le sont aussi avec ceux qui font profession de parler d'art et de se posent en juges du beau et du vrai. Vaste problème de la critique, d'autant plus complexe qu'avec l'explosion d'Internet et maintenant des blogs, n'importe qui peut s'ériger en maître à penser. D'une part cela donne accès à un large public à de véritables amateurs autrefois fanzineux passionnés, d'autre part, cela donne un poids inédit à des textes indigents écrits par des charlots sur des plates formes à grande diffusion.

Larcenet n'a pas hésité à intervenir dans le débat critique autour de ses bandes dessinées, au risque des malentendus et des crispations. Critixman est une sorte d'exorcisme défoulatoire, incarnant tout ce qui révulse son créateur dans la critique « officielle » qui peut être arrogante, méprisante, blessante et le parfois stupide. L'exercice est difficile car à double tranchant. Larcenet l'exécute avec son humour habituel et modestie, l'ouvrage étant sortit chez Les Rêveurs. Une pointe d'amertume aussi avec la conclusion radicale. L'une des qualités de ce petit livre est de montrer aussi sans fausse pudeur les ravages psychologiques que la critique peut provoquer chez l'auteur. Je me contente d'espérer que Larcenet est un peu plus blindé contre la bêtise. L'objet est charmant, petit format délicat qui se commande directement chez l'éditeur.

 

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