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14/01/2008

La vie d'Evelyne

Les blogs dessinés ont poussé sur la toile comme cent fleurs au printemps. Il y a ceux des « professionnels de la profession qui optent pour le carnet de note (passionnant Larcenet qui vient de nous annoncer son déménagement), ceux qui optent pour une oeuvre structurée retrouvant l'esprit du feuilleton (Frantico, paix à son âme virtuelle, les aventures de Nina et de son papa). Il y a les amateurs qui crobardent sans retenue comme MarieElias. Entre les deux s'est ouvert un bel espace pour les nouveaux impétrants construisant leur oeuvre sous nos yeux esbaudis. Il y a du bon, il y a du mauvais, mais en vérité je vous le dis, le bon est souvent pas mal du tout. Et à la forme du blog, le principe du journal intime sied particulièrement.

Ma vie, mes amours, mon boulot ou son absence, ma plante en pot. Le succès emblématique de Miss Gally repose sur ces éléments de base associés à un solide sens de l'humour et à une qualité d'écriture au niveau du texte et des dessins que l'on a plaisir à voir s'affirmer au fil des notes. Je dois dire que je regrette le temps où la miss publiait régulièrement d'un côté ses démêlés avec Georgette, plante verte, et de l'autre ses expériences érotico-olfactives avec son amoureux. Mais tout passe et même Franquin a arrêté Spirou un jour.

 

Dans ce registre de l'aventure au quotidien, j'avoue avoir été séduit, je ne suis pas le seul, par le blog d'Evelyne Louvre-Blondeau. Cette jeune femme à l'ardente chevelure enseigne le latin avec courage, elle aime boire, cuisiner, paresser, se faire sodomiser au sortir de la douche par son mari, les poésies de Houellebecq (soupir), les dessins de Blutch et le surfer d'argent de Moebius (faut essayer celui de Buscema). Elle s'est défoncée une fois à la noix de muscade, trouve Molière surfait (allons bon) et que Fred Astaire ne crève pas particulièrement l'écran. Malgré cette ultime faute de goût c'est tout à fait passionnant. Evelyne Louvre-Blondeau mène la vie parisienne comme on la voit beaucoup dans le cinéma français actuel. Elle pourrait être incarnée par Sandrine Kimberlain ou Karine Viard. Elle a le sens du détail d'Amélie Poulain. Du style donc, un dessin très personnel, très maîtrisé, avec des notes en deux parties. Une partie texte souvent courte sur des petites choses de la vie puis une partie dessinée alternant grand dessins fouillés (ICI) et, dans une technique assez cinématographique, des cadres plus serrés. La belle a beaucoup d'humour et une façon directe d'aborder le sexe, exposant ses relations avec son tendre mari avec passion et sensualité. Une façon directe qui vient de lui valoir une page d'avertissement en préambule au blog : ce n'est pas pour les enfants. Bonne lecture.

Commentaires

Merci pour cette critique très flatteuse de mon blog !
Concernant Fred Astaire, je trouve juste qu'il n'a pas le charisme d'un jeune premier de comédie américaine. Son talent de danseur est indéniable, et le voir danser est un grand régal, mais par contre, je n'arrive pas à tomber amoureuse de lui en même temps que Ginger Rogers !

Écrit par : Évelyne Louvre-Blondeau | 17/01/2008

Chère Evelyne, c'est moi qui vous remercie de votre passage et de vos notes régulières que je prends palsir à lire et à voir.
Fred, vous avez tout à fait le droit de ne pas être sensible à son charme (j'ai de mon côté toujours trouvé Ginger piquante). Simplement mon sang de cinéphile à frémit en lisant ce passage :)
Si vous ne l'avez pas vu, essayez "Tous en scène" de Minelli. Vou me direz si, dans la scène à Central Park il ne crève pas l'écran.
A bientôt - Vincent

Écrit par : Vincent | 18/01/2008

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