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29/06/2006

Aragon et Castille

  

27/06/2006

Là-bas

La radio, j'en fais sur une petite station locale, mais je ne l'écoute que rarement. Pas le temps et puis, souvent, ce que j'entends n'est pas terrible, entrecoupé de publicités, de bulletins d'information indigents, de musique pénible... mais quand je rentre du boulot avec une collègue, vers 17h00, elle écoute l'émission de Daniel Mermet : Là-bas si j'y suis. Et ce programme, je m'y suis attaché même si je ne peux l'écouter régulièrement Il y a un site qui retransmet les émissions et le ton, les sujets, l'intelligence des propos, tout cela me séduit et me rappelle parfois ce que j'adorais dans Droit de réponse, l'émission de Michel Polac. Aujourd'hui, sous des prétextes de réorganisation de grille (ouaf, l'excuse bidon à une décision politique), certains cherchent à torpiller Là-bas si j'y suis. Donc pétition ICI et communiqué ci dessous.


Contrairement à ce qu’avait annoncé le nouveau directeur de France Inter, l’émission de Daniel Mermet «Là-bas si j’y suis» ne figurerait pas dans la grille à la rentrée de septembre.

Actuellement programmée à 17 heures avec une excellente audience (500 000 auditeurs) «Là-bas» serait programmée à 15 heures ce qui lui ferait perdre plus de 50% de ses auditeurs, la tranche horaire de 15 heures étant traditionnellement beaucoup moins écoutée quelle que soit la radio considérée.

Là-bas si j’y suis n’est pas une émission neutre et cette relégation n’est pas neutre, surtout au lendemain de mobilisations sociales et au seuil d’une année électorale.

Faut-il rappeler que l’actuel président de Radio France Jean-Paul Cluzel, Inspecteur général des finances, longtemps collaborateur de Jacques Chirac, intime d’Alain Juppé et récemment reconverti au sarkozysme n’a pas fait mystère, dans un entretien au Figaro Magazine, de ses idées « de droite, catholiques et libérales ».

Depuis son arrivée marquée par une brutale reprise en main provoquant le départ de personnalités emblématiques comme Pierre Bouteiller et Jean-Luc Hees, c’est près de 400 000 auditeurs qui ont quitté France Inter en moins de deux ans.

Ainsi avec la campagne pour le référendum sur la constitution européenne du 29 mai 2005 où la tranche «7/9» s’est distinguée par un soutien déchaîné et sans contrepartie au OUI, c’est environ 250 000 auditeurs qui ont quitté l’antenne et ne sont pas revenus. Dans le même temps « Là-bas si j’y suis » gagnait 45 000 nouveaux auditeurs.

Le 2 mai à la surprise générale, Frédéric Schlessinger, un nouveau directeur a été nommé à la tête de la station. Inconnu de France Inter qu’il reconnaît ne pas connaître d’avantage, cet ancien responsable du pôle radio du groupe Lagardère s’empresse de couper quelques têtes parmi les plus chères aux auditeurs. Le dernier en date étant Alain Rey une des voix les plus aimées d’Inter.

Mais n’en doutons pas les auditeurs seront sans doute consolés par l’arrivée de M.O.F. (Marc Olivier Fogiel).

Et tout cela dans quel but ? Sauver France Inter en faisant remonter par tous les moyens le chiffre des sondages d’audience.

Ces chiffres sont éminemment discutables et l’on ne fait pas de la radio avec des chiffres. Or même si l’on accepte d’entrer dans cette logique, pourquoi pénaliser « Là-bas » dont le très bon taux d’audience est un des rares en augmentation alors que plusieurs émissions qui ont perdu des auditeurs sont maintenues ?

Ces incohérences ne peuvent dissimuler une volonté politique et idéologique très claire de casser « Là-bas si j’y suis » avant d’en débarrasser la grille de France Inter.

Nous devons nous opposer vigoureusement à ces manipulations. Financée par la redevance, Radio France est un bien public, « la plus grande école de la République » et l’un des seuls espaces médiatiques en France qui n’ait pas pour but de vendre du temps de cerveau humain disponible aux annonceurs.

Cette relégation ne concerne pas seulement Daniel Mermet et l’équipe de Là-bas, c’est un mépris pour ceux qui depuis des années écoutent cette émission et peuvent simplement s’y faire une image différente du monde « à l’écoute de la différence ».

Mépris aussi et avant tout pour ceux dont les voix, ici et ailleurs, de charniers en chantiers, de souffrances en résistances, seraient encore un peu plus étouffées.

23/06/2006

Voix endormies

L'écrivain Dulce Chacon est morte trop tôt, en 2003, mais elle aura eu le temps de terminer son ultime livre, Voix endormies (La voz dormida), et d'apprécier son énorme succès public et critique en Espagne. Un livre qui conclut une oeuvre engagée dans laquelle la mémoire de la guerre civile espagnole tient une place primordiale. Un livre qui sera sortit à point au moment où le pays a entrepris d'affronter son passé, de faire le deuil enfin, après 35 années de dictature franquiste et une longue période où un voile de silence gêné était de rigueur. Voix endormies donne la parole à une demi-douzaine de femmes. Syndicalistes, républicaines, communistes, simples citoyennes, elles payent le prix de la défaite dans les prisons et face aux pelotons d'exécution de Franco. Elles s'appellent Elvira, Pepita, Hortensia, Reme, Tomasa et ont souvent pris les armes pour lutter aux côtés de leurs frères, leurs pères, leurs maris, leurs amants. Et souvent sont tombées à leurs cotés.


Elle s'était déjà habituée à parler à voix basse. Non sans effort, mais elle s'y était habituée. Et elle s'était aussi habituée à ne pas se poser de questions, à accepter que la défaite s'enfouisse au fond, au plus profond d'elle-même, sans demander la permission, et sans donner d'explications. Et elle avait faim, et froid, et elle avait mal aux genoux, mais elle ne pouvait pas s'arrêter de rire.

Elle riait.


De 1939 aux années 60, elle devront surmonter l'humiliation de la défaite, la prison, la torture, l'exil et la mort de leurs proches. Elles devront apprendre à lutter autrement, à transmettre leur engagement républicain à travers les années sombres et à garder l'espoir d'un futur meilleur. Écrit avec pudeur, fougue et simplicité, le livre de Dulce Chacon redonne une voix vibrante à celles qui lui ont raconté, à voix basse encore, leur histoire. Une histoire de courage et de mémoire. Elle fait revivre certains évènements peu connus. L'exécution des 13 roses, 13 mineures exécutées en représailles de l'éxécution d'un officier le 4 août 1939 à la prison de Las Ventas. La guérilla communiste qui se poursuivit jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale avec l'espoir que les vainqueurs de Mussolini et de Hitler viendraient s'occuper de Franco. L'épisode du Val d'Aran, en 1944, ultime tentative d'envergure de la guérilla qui échoua piteusement.

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A partir d'un long travail d'investigation, Dulce Chacon a bâtit une trame dramatique enchevêtrant les intrigues dans lesquelles chacune de ces femmes illustre un aspect de la condition de toutes les femmes républicaines espagnoles. Avec deux figures marquantes : Hortensia, la femme qui allait mourir, obtenant un sursis pour que son enfant puisse venir au monde et Pepita, la jeune femme aux yeux si bleus, incarnation même de l'esprit de résistance. J'émettrais juste un bémol à ce livre fort, quand bien même l'environnement historique le justifierait, la forte représentation du partit communiste sans critique excessive. Après avoir lu Orwell et vu Loach, j'ai regretté qu'anarchistes et socialistes soient absents de ces pages (mis à part une peu sympathique blonde). Ils avaient sûrement des femmes dans leurs rangs.


Affiche de Sim (Rey Vila) tirée du livre Les affiches des combattant-e-s de la Liberté ! (Éditions Libertaires et les Éditions du Monde Libertaire )


Pistes :

Un extrait (les premières pages)

Un article du Monde Diplomatique

Le livre sur la Boutique

Le site Espana36 sur la guerre civile

22/06/2006

Ay Carmela

21/06/2006

Espagne 1936 - 2006

On a peine aujourd'hui à se souvenir de ce l'Espagne a représenté pour les libéraux et les hommes de gauche des années 1930, alors même que pour nombre d'entre nous, les survivants, qui avons dépassé l'espérance de vie biblique, elle demeure la seule cause politique qui, même avec le recul, paraisse aussi pure et irrésistible qu'en 1936.

 

Eric J.Hobsawm

l'Âge des extrêmes

Histoire du court XXe siècle

Editions Complexe


Le livre

20/06/2006

Grand Jacques (dédié à ma mère)

15/06/2006

Salut, l'artiste

Ouï dire

Il y a des verbes qui se conjuguent
très irrégulièrement.
Par exemple, le verbe "Ouïr".
Le verbe ouïr, au présent, ça fait : J'ois... j'ois...
Si au lieu de dire " j'entends ", je dis " j'ois ", les gens vont penser que ce que j'entends est joyeux alors que ce que j'entends peut être particulièrement triste.
Il faudrait préciser :
" Dieu, que ce que j'ois est triste ! "
J'ois...
Tu ois...
Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ?
Il oit...
Oyons-nous ?
Vous oyez...
Ils oient.
C'est bête !
L'oie oit. Elle oit, l'oie !
Ce que nous oyons, l'oie l'oit-elle ?
Si au lieu de dire " l'oreille "
on dit " l'ouïe ", alors :
l'ouïe de l'oie a ouï.
Pour peu que l'oie appartienne à Louis :
" L'ouïe de l'oie de Louis a ouï. "
" Ah oui ? Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis ? "
" Elle a ouï ce que toute oie oit... "
" Et qu'oit toute oie ? "
" Toute oie oit, quand mon chien aboie
le soir au fond des bois,
toute oie oit : ouah ! ouah !
Qu'elle oit, l'oie !... "
Au passé, ça fait :
J'ouïs...
J'ouïs !
Il n'y a vraiment pas de quoi !
 
Raymond Devos 

13/06/2006

(petite) nouveauté

Comme vous l'aurez constaté sur la droite, il y a une nouvelle fonctionnalité sur ce blog. Haut et Fort a effectué un certains nompbre de transformations sur son outil ce week end et, ma foi, ça c'est bien passé.Il existe donc aujourd'hui cet outil de newsletter que je teste. Pour s'inscrire, il suffit de renseigner son adresse mail et vous recevrez régulièrement les nouvelles notes mises en ligne par paquet de cinq. J'imagine que pour ceux qui utilisent les flux RSS ça n'a qu'un intérêt limité mais c'est totalement volontaire et réversible, alors, pourquoi pas ?

06/06/2006

Charlie blasphème !

Une lecture tonique, intelligente et hilarante, le numéro spécial consacré par Charlie Hebdo au blasphème. Ou plus exactement après l'affaire des caricatures de Mahomet et le coup de chaud autour du Code Da Vinci, sur le degré de liberté d'expression vis à vis des religions. « Pour mémoire, et pour refuser le découragement » annonce Philippe Val dans son éditorial. Le hors série, écrit par Caroline Fourest et Fiammetta Venner et brillamment illustré par Charb et Luz, aborde le sujet sous toutes les coutures, depuis Galilée, Giordano Bruno et le chevelier De La Barre jusqu'à Salman Rushdie, Taslima Nasreen ou Théo Van Gogh, le cinéaste hollandais assassiné.
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En savoir (un peu) plus ICI.

05/06/2006

C'est comme ci ou comme ça