26/07/2005
Harry Potter contre l'Humanité
Dangereux criminels !
Il y a peu, lors des procès contre les adeptes de l'échange de musique sur internet, procès qui relèvent du même état d'esprit, à la fois hystériquement commercial et d'un insondable mépris pour le public, un chroniqueur s'amusait en écrivant que l'on serait bientôt poursuivi par la SACEM pour avoir chanté sous sa douche sans reverser de droits. Lamentable dérive d'une société, d'un système où l'art que l'on qualifiera de populaire pour faire gentil, placé jusqu'ici sous le signe de l'échange, est devenu une valeur financière, le livre un placement, la chanson, un portefeuille de dividendes.
« Qu'on imprime mes oeuvres et que je meure de faim » s'écria Eugène Pottier, qui écrivit « l'Internationale » et quelques grandes chansons révolutionnaires. Il est vrai qu'il avait été sur les barricades de la Commune et qu'il avait une autre ambition pour ses chansons que l'auteur de Potter « dont le nom ne mérite pas d'être cité ici » pour ses bouquins.
Quel dommage que le ridicule ne tue pas, ou du moins qu'il n'empêche de nuire. Avec un certain humour, qui masque mal une colère certaine, Richard Stallman, héraut du Logiciel libre (et oui, c'est un peu le même combat), a publié un texte dont vous trouverez la traduction complète et libre sur Framasoft. En voici les premiers paragraphes :
Le 13 juillet 2005, les Canadiens ont reçu l’ordre de ne pas lire des livres qu’on leur avait vendus « par erreur ». Lisez cet article, et n’achetez aucun livre Harry Potter. Quiconque a demandé, rédigé, fait appliquer ou essayé de justifier cette injonction est un ennemi des droits de l’homme au Canada, et chacun mérite de payer pour son implication. Boycotter ces livres servira au moins à punir l’éditeur.
Contrairement à ce dernier, qui exige qu’on ne lise pas ces livres, je me contente d’appeler à ne pas les acheter. Si vous souhaitez les lire, patientez, et vous finirez par tomber sur quelqu’un qui lui en possède un exemplaire. Empruntez-le-lui, ou allez le lire en bibliothèque. Mieux encore, lisez autre chose - des tas d’ouvrages sont tout aussi bons, voire (que quelqu’un ose prétendre le contraire) mieux.
Du même auteur, et pour faire encore plus de cauchemars, je vous conseille ce texte
22:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature, polémique | | del.icio.us | Facebook
19/07/2005
Au-delà de l'Horizon
22:55 Publié dans Ici et maintenant | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Alain Bombard, hommage | | del.icio.us | Facebook
13/07/2005
Questionnaire de Proust
Ma vertu préférée
La poésie
Le principal trait de mon caractère
La paresse
La qualité que je préfère chez les hommes
la simplicité
La qualité que je préfère chez les femmes
La tendresse
Mon principal défaut
l'orgueil
Ma principale qualité
La curiosité
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis
Leur existence
Mon occupation préférée
Me mettre les fesses dans un fauteuil de cinéma.
Mon rêve de bonheur
Pouvoir me mettre les fesses dans un fauteuil de cinéma quand j'en ai envie.
Quel serait mon plus grand malheur ?
Partir à la retraite
À part moi-même qui voudrais-je être ?
Springsteen
Où aimerais-je vivre ?
Auprès de ma blonde
La couleur que je préfère
Noir
La fleur que j'aime
La primevère
L'oiseau que je préfère
La canard
Mes auteurs favoris en prose
Shakespeare, Franquin, Hemingway, Merritt, Levi, Giono, Melville, Dickens, Cervantes, Dumas, Goscinny, Howard...
Mes poètes préférés
Springsteen, Prévert, Verlaine
Mes héros dans la fiction
Les héros de Hawks
Mes héroïnes dans la fiction
Les héroines de Truffaut
Mes compositeurs préférés
Beethoven, Delerue, Ravel, Parker, Debussy, Brel, Tiomkin, Herrmann, Goldsmith, Mozart, Springsteen, Morricone, Bach, Verdi, Brassens, Armstrong, il y en a trop.
Mes peintres préférés
Renoir, Vermeer, Delacroix, Géricault
Mes héros dans la vie réelle
Springsteen, Moretti
Mes héroïnes dans la vie réelle
Deneuve, Balibar
Mes héros dans l'histoire
Ceux qui ont essayé
Ma nourriture et boisson préférée
Des fraises à la crème. Un porto bien vieilli
Ce que je déteste par-dessus tout
Le temps ne fait rien à l'affaire...
Le personnage historique que je n'aime pas
Que l'embarras du choix ! Allez, Thiers.
Les faits historiques que je méprise le plus
N'importe quelle répression au hasard.
Le fait militaire que j'estime le plus
Je n'estime pas les faits militaires
La réforme que j'estime le plus
les 35 heures
Le don de la nature que je voudrais avoir
Danser comme Fred Astaire
Comment j'aimerais mourir
J'aimerais mieux pas
L'état présent de mon esprit
Envie de dormir
La faute qui m'inspire le plus d'indulgence
les faux raccords
Ma devise
Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins
18:50 Publié dans La vie sur la toile | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Proust, questionnaire | | del.icio.us | Facebook
12/07/2005
Branle bas au 87e
Assied toi là et raconte moi tout.
C'est ainsi que commence l'un des romans de Ed McBain, l'un de ses 120 et quelques, en majorité des polars dont plus d'une cinquantaine consacrés au célèbre 87e district. Entre les JO, les attentats de Londre et le couronnement d'Albert, l'annonce de sa disparition est passée un peu inapperçue.
Né le 15 octobre 1926 sous le patronyme de Salvatore Lombino à New York, Il fait des études d'art, puis devance l'appel pour entrer à l'US Navy pendant deux ans. Après la guerre, il termine ses études et devient enseignant, une expérience courte et visiblement mauvaise puisqu'elle va lui inspirer son premier roman à succès : The Blackboard Jungle (Graîne de violence) adapté au cinéma par Richard Brooks en 1955.
McBain, ne s'appelle pas encore McBain, mais il a pris le nom d'Evan Hunter. En fait, il utilisera plusieurs pseudonymes pour ses premiers romans, de la science fiction et du polar. C'est également sous le nom d'Evan Hunter qu'il signera le scénario des Oiseaux d'Alfred Hitchcock en 1962.
C'est en 1956 qu'il devient Ed McBain en attaquant ce qui sera sa grande oeuvre, les chroniques du 87e district. Il a l'idée de centrer ses romans policiers non sur un personnage, truand, policier ou détective, mais sur une collectivité : les membre d'un commissariat, le 87e, installé dans un quartier d'Isola, une ville imaginaire qui doit tout ou presque à New York. Suivront une cinquantaine de romans où l'on croise les personnages de Steve Carella, Teddy, sa femme sourde-muette, Bert Kling, Meyer Meyer, Cotton Hawes, Hal Willis et pas mal d'autres. Le lecteur apprend à s'attacher à ces hommes et ces femmes, avec leurs vies qui s'écrivent au fil d'intrigues classiques, toujours bien menées, et qui finissent par dessiner un fascinant portrait de l'amérique des années 50 aux années 80. Dans ses bon moments, McBain vaut bien Hammett, Chandler ou Goodis. Une écriture séche, nerveuse, qui vise à l'essentiel. Sens du rytme, habileté dans la construction d'intrigues croisées, humour et humanité, vérité des dialogues, sont quelques unes des qualités maitresses de l'oeuvre de McBain.
Sur sa grande saga, il déclarait lors d'un portrait pour ARTE :
C'est une histoire de crime et de châtiment, depuis cinquante ans en Amérique. Je vois ça comme un seul livre avec des chapitres, chaque roman est un chapitre d'un seul grand livre.
Si vous n'êtes pas familiers de ces univers de série noire, Ed McBain est une introduction parfaite. Bien écrit, agréable et rapide à lire, l'intégrale des chroniques du 87e a été récemmlent éditée chez Omnibus.
Pour en savoir plus : le site officiel et un site de fan.
15:40 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ed mcbain, polar | | del.icio.us | Facebook
06/07/2005
Un petit coin de parapluie
La grandeur de la chanson, l'avantage qu'elle a, c'est qu'on l'emporte toujours avec soi. On l'a en soi. On la reçoit aujourd'hui, demain on l'apprend, après demain on la sait, et puis on l'emporte. Et, chaque jour, on se la redit un peu. Vous vous en servez ensuite dans tous les évènements qui vous arrivent. Si vous êtes heureux, vous vous servez de cette chanson pour amplifier votre bonheur. Si vous êtes malheureux, vous vous en servez pour accroître votre chagrin. Mais elle est toujours présente, elle vous sert constamment selon vos états d'âme.
Tiens, Brassens connaissait les i-pod, les radios-blog et les échanges de fichiers musicaux sur Internet.
Je crois que pour parler en public, il faut être ou très con ou très intelligent. N'étant ni l'un, ni l'autre, j'ai des difficultés.
Tiens, Brassens connaissait les blogs.
22:05 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Georges Brassens, livre | | del.icio.us | Facebook
05/07/2005
Don Quichotte
En furetant sur la toile, je me suis rendu compte que l'on fêtait cette année le 400e anniversaire de la parution du roman. Les espagnols proposent une route Don Quichote très ellaborée. Une belle idée pour les vacances que d'aller voir les fameux moulins. Finalement, le plus intelligent que j'ai encore à faire, c'est de vous proposer de lire le livre.
L'ingénieux hidalgo, Don Quichotte de la Manche par Miguel de Cervantes Saavedra est disponible ICI. L'édition retenue, qui fait près de mille pages, est celle de la Librairie Hachette, 1978, une édition conforme à la première édition illustrée par Gustave Doré, Hachette, 1863. La traduction et les très nombreuses notes qui accompagnent le texte sont de Louis Viardot.
19:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, Cervantes | | del.icio.us | Facebook
03/07/2005
Coup de chapeau
14:15 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, Apollinaire | | del.icio.us | Facebook