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25/07/2006

California dreaming

Raquel, Paris, 1970...

 

 

 

22/06/2006

Ay Carmela

05/06/2006

C'est comme ci ou comme ça

15/11/2005

Tramps like us

Les personnages de Born to Run [...] auraient pu être n'importe qui. J'allais tracer leur vie pendant deux décennies. Les questions fondamentales auxquelles j'ai consacré ma vie apparaissent dans Born to Run.

Trente années depuis que Bruce Springsteen a accouché dans la douleur de l'un des albums essentiels de l'histoire du rock. Un de ces classiques que l'on retrouve dans toutes les listes des indispensables, entre le Blanc des Beatles et Let it Bleed des Stones. En bon fan, j'aurais préféré qu'il fête les trente ans de The Wild, the Innocent and the E-Street Shuffle, mais il est clair que, pour l'Histoire, il y a un avant et un après Born to Run.

 

Dans le Live in New York City, il y a un moment que j'adore. Springsteen vient de terminer Born to Run, la chanson, devant un public immense, clôturant une tournée gigantesque et un concert exceptionnellement intense. Il y a quelques minutes de flottement, la foule gronde. L'homme titube légèrement, comme incrédule, impressionné tout à coup par cette émotion qu'il suscite. Je me suis toujours demandé ce qu'il pouvait bien penser à cet instant là. Une chanson de 4 minutes 31 secondes. 25 ans d'âge à l'époque et toujours la même ferveur. Pensait-il à ce musicien bohème du New Jersey qui, en 1975, après deux albums confidentiels et une étiquette mal appropriée de nouveau Dylan d'un jour, donnait tout ce qu'il avait dans un album plein de filles, de rage, d'espoir et de voitures. Du rock et de l'épopée.

Hey that's me and I want you only
Don't turn me home again
I just can't face myself alone again
Don't run back inside
Darling you know just what I'm here for

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Pas difficile de voir, dans l'ouverture de Thunder Road et cette supplique adressée à Mary et sa robe légère, l'envie dévorante du chanteur pour la musique. Faire partie de la légende, entre Presley, Berry et Orbinson, ses références. Tout l'album peut se comprendre comme la mise en paroles et musiques de ce sentiment d'urgence. Réussir ou crever.

Well I was stranded in the jungle
Trying to take in all the heat they was giving

 

And You're just a prisoner of your dreams
Holding on for your life

 

Et Springsteen d'enchaîner le récit de la formation du groupe, le poids du travail qu'il a vu abrutir et détruire son père (You get to work late and the boss man's giving you hell) l'amitié trahie, l'amour qui donne la force (Standing in that doorway like a dream) les compromis qu'il faudra peut être faire et qui semblent insupportables (Blame it on the lies that killed us) et , par dessus tout, le désir, la rage de s'en sortir, la violence d'un rêve américain retrouvé, un rêve qui ne peut s'accomplir pour lui que par le rock. Born to Run, c'est tout cela et la chanson, Born To Run, qui articule l'album, en est la synthèse.

Together we could break this trap
We'll run till we drop, baby we'll never go back

 

Pas étonnant qu'elle soit devenue l'un des hymnes les plus puissants du rock, un chant implacable, un cri de vitesse et de liberté. Un cri d'espoir. Springsteen a mis six mois pour la mûrir et la développer dans toute son ampleur, six mois pour acquérir la maîtrise de sa formidable énergie. Autour de Federici, Tallent et Clemmons, piliers du E-Street Band, on retrouve aussi, autre forme de synthèse, David Sancious et Ernest « Boom » Carter, venus des formations précédentes. Ils donnent à Springsteen le son qu'il cherchait, qu'il a patiemment élaboré, à la palette colorée, homogène, fougueuse et libre.

Jungleland clôture cet album par une nouvelle pièce épique, ouverture aux violons et piano, écho des plus beaux moments de The Wild, the Innocent and the E-Street Shuffle, long récit choral, empli jusqu'à la gueule d'images venues de l'essence même du rock

Barefoot girl sitting on the hood of a Dodge
Drinking warm beer in the soft summer rain

 

Et doucement, murmurant, sur la pointe des pieds...

And the poets down here
Don't write nothing at all
They just stand back and let it all be
And in the quick of the night
They reach for their moment
And try to make an honest stand
But they wind up wounded
Not even dead
Tonight in Jungleland

 

Born To Run fête ses trente ans par une édition de prestige comprenant l'album remastérisé (attention !) et deux DVD, le premier est le récit de la fabrication de l'album, le second un concert donné à l'Hammersmith Odeon de Londres en 1975. Ca sort le 17 novembre.

J'ai laissé derrière moi mes définitions adolescentes sur l'amour et la liberté. Born to Run est la ligne de démarcation.

 

Paroles : copyright : Bruce Springsteen

 

01/10/2005

Brenda Kahn, la talentueuse disparue

He says i'd grow lemon tree in a desert

days fly past and words fall slow

I'd have me a Mojave winters

I'd never feel lonesome i'd never feel cold


Le nom de Brenda Kahn n'est pas forcément évocateur. Il arrive pourtant que l'on tombe sur un admirateur de la chanteuse. Quelqu'un qui l'a découverte, le plus souvent, à l'occasion de son second album Epiphany in Brooklyn sortit en France en 1993. L'autre jour, je feuilletais un magasine de l'époque et j'y ai trouvé un article sur ce disque, un article élogieux car la presse française l'avait accueilli avec bienveillance, Télérama lui avait même fait l'honneur de son label. Personnellement, c'est une amie qui m'avait passé le disque « Ca devrait te plaire » m'avait-elle dit. Effectivement, j'ai été conquis dès la première écoute et très vite, je me passais en boucle la chanson « In Indiana » que j'aurais adoré utiliser un pour un film (qui ne s'est pas fait mais c'est une autre histoire).

 

The bridge was white in the morning sun

Stepping out of the taxi with a party dress on

 

Il a été plus difficile de se procurer les deux albums qui ont suivi, comme de retrouver le premier Goldfish Don't Talk Back. Brenda Kahn ne perçait pas bien qu'elle ait vitaminé sa musique à l'électrique sur Destination Anywhere en conservant ses textes âpres et poétiques. Je n'ai jamais pu mettre la main sur son dernier opus, Hunger, sortit en 1998. Partit en exploration sur la toile, je n'arrive pas à trouver d'informations sur Brenda Kahn au delà de 1999, mis à part sa participation à un album hommage à Elvis Costello. Le mystère de la chanteuse disparue...

medium_brenda4.jpg

 

Life dug holes in his face sorry and sad

the goal she said is to keep your head

and fit your life in the trunk of a yellow cab

 

Kahn est née dans le Connecticut in 1967, et elle a grandit (comme Springsteen tiens) dans le New Jersey. Au cours de ses études à la New York University, elle rencontre le mouvement Anti-folk qui a émergé dans le Manhattan's Lower East Side au milieu des années 80. Après un passage à Londres, elle sort Goldfish Don't Talk Back, sur un label indépendant de Brooklyn, Comm3 en 1990. Ce premier album a les qualités d'un premier album prometteur et les défauts afférents. Plein de vie, fouillis, fougueux, engagé, partant dans plusieurs directions musicales, un peu jazz, pas mal folk, rock, un poil d'esprit punk et franchement inclassable. Elle entame une tournée largement dans le Midwest qui lui servira d'inspiration pour plusieurs morceaux de l'album suivant. Remarquée, elle signe avec un grand label, Columbia, pour Epiphany In Brooklyn qui sort en 1993 avec la machine promotionnelle d'une major. Belle production, pour ce que je m'y connais, cet album reste son plus aboutit. La musique trouve une unité. Brenda Kahn développe un style original qui puise dans les grandes formes classiques américaines, country, folk et rock, au service d'une personnalité vive et sensible. Pas très loin, finalement, de quelqu'un comme Patti Smith. Proche aussi de Dylan, référence avouée, ou de Springsteen (voilà pourquoi...) façon Nebraska lorsqu'elle dresse ses portraits de gens simples, d'un quotidien en marge du grand rêve américain. Elle a le sens de l'image forte (les citronniers dans le désert), de l'humour et de bien jolies formules « She's in love with the man that she always wanted to be ».

 

He said, "I've read a great book everybody's read"

           He said, "I hate my job and I wish I were dead           
           But if you feel inspired to jump in my bed           
           I might remember why I keep myself so well fed"           
                       

C'est à partir de là que les problèmes sont arrivés. Si j'ai bien compris, Columbia l'a lâchée en pleine préparation du disque suivant. Destination Anywhere sortira finalement en 1996 sur un label indépendant, Sanarchie. Retour à une diffusion plus confidentielle malgré des concerts très réguliers. Elle a alors une histoire d'amour et de musique avec Jeff Buckley qui joue sur l'album. Destination Anywhere est franchement rock, alternant morceaux énergiques (Reconcile et le superbe Yellow Sun) avec des ballades délicates (Lie, Song For Thomas). Faith Salons donne la part belle à un texte riche et quasiment récité, murmure envoûtant sur fond de la guitare de Buckley. Cette forme, elle continuera de l'explorer dans les albums suivants : Outside the Beauty Salons et Hunger. Le premier est enregistré en Allemagne, en octobre 1997 et sort aidé par un solide bouche à oreille, le soutien de Rolling Stone et une tournée européenne début 1998. L'album cherche à équilibrer les tendances des deux précédents. Brenda Kahn crée alors son propre label Rocket 99 Records pour Hunger qui marque le retour à l'acoustique, la force de son jeu de guitare. Elle s'implique également en faveur des femmes musiciennes et lance le site womanrock. Elle y gagnera le surnom : "the Punk-folk Priestess of the Lower East Side". Depuis, plus de nouvelles et surtout plus de musique. Est-celle partie faire pousser des citronniers dans le désert, trace-t'elle la route dans l'Indiana, est-elle restée au lit depuis le 4 juillet ? Brenda, vous me manquez.

Un entretien sur le site Mescalina (en italien et anglais)


Talk to walls, only walls will awsers

30/08/2005

Têtes à Couacs

Parlons un peu musique. J'ai découvert les Boules de Feu sur le site Jamendo, qui fait la promotion et la diffusion de la musique dite libre, c'est à dire sous (en choeur) Créative Commons. Blague à part, ce mouvement me passionne parce qu'il cherche de nouvelles relations entre les créateurs et leur public. Tout n'est peut être pas à prendre avec un sourire béat aux lèvres, mais il y a certainement beaucoup de choses intéressantes qui se passent autour de ça.

Revenons à notre fanfare. Parce que c'est une fanfare. Plus exactement, la Fanfare Médecine de Reims, créée le 21 Avril 1996 par "une poignée de carabins animés par des besoins mélomanes et festifs". Elle comprend une trentaine de membres et, si vous aimez ce style, vivant, drôle, un peu leste et un peu rock, entre Les Têtes Raides et les musiques de film de Kusturica, ça devrait vous plaire. En tout cas, la première fois, cela m'a donné la pêche pour la journée.

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Si j'ai accroché si vite, outre l'immédiateté de leur musique, c'est à cause de leur répertoire franchement orienté cinéma. Jugez en : Amarcord, Au Service Secret de sa Majesté (oui, oui, Bond James en fanfare, c'est quelque chose !), Porque Te Vas, Chat Noir, Chat Blanc (ben tiens) et le Kikidonc, qui m'a ramené à de lointains souvenirs puisqu'il s'agit de la musique de la célèbre Séquence du Spectateur.

Rayon reprises, les Boules de Feu font preuve d'un goût certain avec des versions enlevées de Téquila, standart rock increvable, Salade de Fruits, Mon Amant de la St Jean et une variation gratinée sur l'air de Mourir pour des Idées de Georges Brassens (Y'a des pt'its culs à la fanfare, à la fanfare, y'a des pt'its culs... ça aurait plu à l'amateur de chansons paillardes qu'était Brassens).

Mais il y a encore quelques compositions originales tout à fait à la hauteur, notamment le Sanglier's time sur le dernier opus. Encore des faux paresseux, tout ceci me laisse accroire qu'ils ont de l'ambition pour leur musique. Le mieux, c'est d'aller écouter, si toutefois vous aimez les fanfares qui ne sont pas coincées du cornet à piston. Les Boules de Feu, fanfara mingi de foc, ont deux albums à leur actif, un troisième en préparation.

Pour écouter

Pour en savoir plus

30/06/2005

Magnatunes

Alors, on a dit qu'on ne parlerait pas de cinéma.

We are not evil est-il écrit sur la page d’entrée du site Magnatunes. Fondé par John Buckman, il s’agit d’un label qui entend « laisser la musique se vendre toute seule ». Le label regroupe plusieurs centaines de groupes et de musiciens dans tous les genres. En fonction de vos pratiques, vous pouvez charger et échanger des MP3 sous Créative Commons (j’y reviendrais), acheter des morceaux dans un format de qualité CD, acheter l’album complet, bref, la musique est à la carte. Plus souple, ce sera difficile. Le label permet aussi de prendre une licence d’exploitation aux tarifs variables selon votre utilisation. Ainsi, les licences sont concédées gratuitement aux travaux scolaires ou à un prix raisonnable pour utilisation dans un court métrage. Ce dernier dispositif ouvre bien des possibilités aux créateurs et simplifie radicalement la relation entre deux créateurs désireux de collaborer.

Depuis que j'ai découvert ce site, je me suis remis à la musique classique. Je vous recommande tout particulièrement les enregistrements des concerto de Bach par la violoniste virtuose Lara St John et Cheryl Ann Fulton, pour son album The Minstrelsey of Chirk Castle si vous aimez la harpe médiévale.