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18/10/2005

Horonya

Vous avez envie de musique africaine et vous commencez à vous lasser des dimanches à Bamako ? Horonya est fait pour vous. Ce groupe composé de musiciens de Bamako, justement, tire son nom d'un mot bamanan, une des langues parlée au Mali et qui exprime les principes de Liberté et de Solidarité. Pour les découvrir en toute liberté, vous pouvez les retrouver sur Jamendo à travers leur album Ital Vibes DC, né en février 2004 de la rencontre du groupe Horonya avec l'association de Toulouse O.M.ART, qui soutient des centres d'accueil pour les enfants en difficultés au Mali à travers des manifestations culturelles.

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En l'occurrence, Ital Vibes mêle des instruments anciens comme le N'goni, la Cora ou le Jembé à des sonorités plus actuelles mais sans excès, ce qui conserve un fort parfum d'authenticité aux 9 morceaux qui composent l'album. Les compositions sont enlevées, rythmées avec des échanges de choeurs masculins et féminins. Elles sentent l'Afrique et, bien que je n'ai pas compris un traître mot, dégagent une saine joie de vivre. On est embarqué sur les pistes bordées de baobabs.

Et si vous voulez découvrir d'un coup, d'un seul, tout l'univers de la musique malienne, je vous conseille le site Mali-Music patronné par Ali Farka Touré.

14/10/2005

Les héros sont fatigués

Titre facile, mais depuis que l'on a retiré sa cigarette à Lucky Luke, il n'est plus tout à fait le même. Et Astérix tout mythique qu'il soit devenu, file un mauvais coton. René Gosciny, que son nom soit vénéré, en ayant la mauvaise idée de mourir, a porté un rude coup non seulement au cow boy solitaire (Bien que ce ne soit pas lui qui lui ait retiré la clope de la bouche), mais aussi au petit gaulois moustachu. Astérix de son patronyme, dont le nouvel album sort aujourd'hui avec un matraquage façon Potter ou Houellebecq. Bon, je suis allé feuilleter la chose histoire de voir et bien que je n'attende plus grand chose de la part d'Uderzo depuis les délires du Grand Fossé. J'ouvre donc l'album à la couverture trop lisse et je découvre : un oeuf spatial façon Métal Hurlant (le film), un superman en collants et cape façon Superman, un extraterrestre façon schtroumph violet qui va devenir gigantesque façon Godzilla et une sorte de robot façon Goldorak. Saisi d'épouvante je referme le volume et je vous assure que je n'ai rien bu ni rien fumé avant de me livrer à cette expérience. Tristesse. La seule référence qui me soit venue à l'esprit, c'est le pitoyable Gendarme et les Extraterrestres et ses effets débiles. Comme les concessions faites par Morris au marché américain pour vendre Lucky Luke, on peut s'interroger sur les raisons de la pente fatale ou Uderzo entraîne Astérix. Médiocre scénariste, d'accord. Pas envie de travailler avec quelqu'un d'autre (ce qui réussit parfois à Morris) bon. Sénilité ? Goût du lucre ? Obsession de « faire moderne » ? Revanche du créateur sur sa créature ? Je me perds en conjectures, mais quelque part, je m'en fiche. Je pense à Gosciny, sa modestie et son humour, et je suis triste. Je vais relire Astérix en Corse.

11/10/2005

Bientôt...

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03/10/2005

En librairie

Je me suis rendu dans l'une de mes librairies favorites, ce week end. Dialogue :

- Est-ce que vous auriez les ouvrages de Béatrix Potter ?

- Mais vous plaisantez ? Me dit-elle en désigant une grosse pile d'ouvrages juste sous mon nez

- Non. Béatrix Potter. Pas Harry.

- Oh ! Mon dieu, excusez moi, dit-elle en rougissant.

 

Elle me l'a dit de nouveau deux fois tout en m'emballant "Les Aventures de Pierre Lapin". Vraiment confuse. Donc vraiment une bonne libraire.

A parcourir les rayons et à lire de nombreux blogs, j'ai l'impression qu'il n'y a que deux écrivains en France : Houellebecq et Dantec. Le dernier livre du premier sort un peu comme le dernier Harry Potter. J'ai lu ceci sur le second pour ne pas mourir idiot. Je me suis donc acheté une intégrale de Jean Patrick Manchette.

02/10/2005

La Grange

Portrait de Karl Dubost par lui-même :

Parfois les gens me demandent : Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis souvent tenté de répondre alors Poète urbain !. C'est une boutade, c'est ironique mais bien plus parce-que je trouve réducteur de définir les personnes par leur profession.

On fait parfois des rencontres étonnantes sur le Net. Je cherchais des photographies sous Créative Commons, comme ça, un peu pour voir et je tombe sur ce site : la-grange.net

Et là, un article à propos des problèmes de droits qu'il y a à photographier la tour Eiffeil la nuit. Bon, je parcours, intéressé et je suis tombé sur un superbe texte autour du droit d'auteur (que je vous recommande vivement, amis bloggueurs) et sur de non moins belles photographies. Je vous invite donc à aller y jeter un oeil. Je lui en emprunte une, avec, je l'espère, son autorisation.

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Rue Saint-Viateur, Montréal, Québec, Canada - 6 février 2005

01/10/2005

Brenda Kahn, la talentueuse disparue

He says i'd grow lemon tree in a desert

days fly past and words fall slow

I'd have me a Mojave winters

I'd never feel lonesome i'd never feel cold


Le nom de Brenda Kahn n'est pas forcément évocateur. Il arrive pourtant que l'on tombe sur un admirateur de la chanteuse. Quelqu'un qui l'a découverte, le plus souvent, à l'occasion de son second album Epiphany in Brooklyn sortit en France en 1993. L'autre jour, je feuilletais un magasine de l'époque et j'y ai trouvé un article sur ce disque, un article élogieux car la presse française l'avait accueilli avec bienveillance, Télérama lui avait même fait l'honneur de son label. Personnellement, c'est une amie qui m'avait passé le disque « Ca devrait te plaire » m'avait-elle dit. Effectivement, j'ai été conquis dès la première écoute et très vite, je me passais en boucle la chanson « In Indiana » que j'aurais adoré utiliser un pour un film (qui ne s'est pas fait mais c'est une autre histoire).

 

The bridge was white in the morning sun

Stepping out of the taxi with a party dress on

 

Il a été plus difficile de se procurer les deux albums qui ont suivi, comme de retrouver le premier Goldfish Don't Talk Back. Brenda Kahn ne perçait pas bien qu'elle ait vitaminé sa musique à l'électrique sur Destination Anywhere en conservant ses textes âpres et poétiques. Je n'ai jamais pu mettre la main sur son dernier opus, Hunger, sortit en 1998. Partit en exploration sur la toile, je n'arrive pas à trouver d'informations sur Brenda Kahn au delà de 1999, mis à part sa participation à un album hommage à Elvis Costello. Le mystère de la chanteuse disparue...

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Life dug holes in his face sorry and sad

the goal she said is to keep your head

and fit your life in the trunk of a yellow cab

 

Kahn est née dans le Connecticut in 1967, et elle a grandit (comme Springsteen tiens) dans le New Jersey. Au cours de ses études à la New York University, elle rencontre le mouvement Anti-folk qui a émergé dans le Manhattan's Lower East Side au milieu des années 80. Après un passage à Londres, elle sort Goldfish Don't Talk Back, sur un label indépendant de Brooklyn, Comm3 en 1990. Ce premier album a les qualités d'un premier album prometteur et les défauts afférents. Plein de vie, fouillis, fougueux, engagé, partant dans plusieurs directions musicales, un peu jazz, pas mal folk, rock, un poil d'esprit punk et franchement inclassable. Elle entame une tournée largement dans le Midwest qui lui servira d'inspiration pour plusieurs morceaux de l'album suivant. Remarquée, elle signe avec un grand label, Columbia, pour Epiphany In Brooklyn qui sort en 1993 avec la machine promotionnelle d'une major. Belle production, pour ce que je m'y connais, cet album reste son plus aboutit. La musique trouve une unité. Brenda Kahn développe un style original qui puise dans les grandes formes classiques américaines, country, folk et rock, au service d'une personnalité vive et sensible. Pas très loin, finalement, de quelqu'un comme Patti Smith. Proche aussi de Dylan, référence avouée, ou de Springsteen (voilà pourquoi...) façon Nebraska lorsqu'elle dresse ses portraits de gens simples, d'un quotidien en marge du grand rêve américain. Elle a le sens de l'image forte (les citronniers dans le désert), de l'humour et de bien jolies formules « She's in love with the man that she always wanted to be ».

 

He said, "I've read a great book everybody's read"

           He said, "I hate my job and I wish I were dead           
           But if you feel inspired to jump in my bed           
           I might remember why I keep myself so well fed"           
                       

C'est à partir de là que les problèmes sont arrivés. Si j'ai bien compris, Columbia l'a lâchée en pleine préparation du disque suivant. Destination Anywhere sortira finalement en 1996 sur un label indépendant, Sanarchie. Retour à une diffusion plus confidentielle malgré des concerts très réguliers. Elle a alors une histoire d'amour et de musique avec Jeff Buckley qui joue sur l'album. Destination Anywhere est franchement rock, alternant morceaux énergiques (Reconcile et le superbe Yellow Sun) avec des ballades délicates (Lie, Song For Thomas). Faith Salons donne la part belle à un texte riche et quasiment récité, murmure envoûtant sur fond de la guitare de Buckley. Cette forme, elle continuera de l'explorer dans les albums suivants : Outside the Beauty Salons et Hunger. Le premier est enregistré en Allemagne, en octobre 1997 et sort aidé par un solide bouche à oreille, le soutien de Rolling Stone et une tournée européenne début 1998. L'album cherche à équilibrer les tendances des deux précédents. Brenda Kahn crée alors son propre label Rocket 99 Records pour Hunger qui marque le retour à l'acoustique, la force de son jeu de guitare. Elle s'implique également en faveur des femmes musiciennes et lance le site womanrock. Elle y gagnera le surnom : "the Punk-folk Priestess of the Lower East Side". Depuis, plus de nouvelles et surtout plus de musique. Est-celle partie faire pousser des citronniers dans le désert, trace-t'elle la route dans l'Indiana, est-elle restée au lit depuis le 4 juillet ? Brenda, vous me manquez.

Un entretien sur le site Mescalina (en italien et anglais)


Talk to walls, only walls will awsers