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22/06/2006

Ay Carmela

20/06/2006

Grand Jacques (dédié à ma mère)

05/06/2006

C'est comme ci ou comme ça

22/05/2006

Connivence

"La nuit est claire et fraîche, j'ai envie d'aller rejoindre mes amis, et discuter politique."

07/05/2006

We shall overcome - 2

Je pense depuis longtemps qu'il y un lien certain entre les oeuvres de John Ford et de Bruce Springsteen. Au-delà de la dévotion totale qu'ils ont manifesté à leurs arts respectifs toute leur vie durant, et au-delà de la référence évidente de l'adaptation par Ford des Raisins de la colère de Steinbeck par Springsteen dans The gost of Tom Joad, il est évident que l'univers cinématographique du premier a été une source d'inspiration pour les chansons du second. A l'écoute de ce nouvel album, j'ai été frappé par le fait que nombre des ballades faisant partie de la sélection du Boss étaient de celles que le cinéaste aimait à entendre sur ses plateaux : Shenandoah, Erie canal, Jesse James, sans oublier Mrs. McGrath, chanson liée à l'insurrection irlandaise de 1916 et sans doute chère à l'auteur du Mouchard et de Quand se lève la lune.

 

Avec son hommage à Pete Seegers, We shall overcome, Springsteen s'inscrit un peu plus dans une tradition que Ford n'a cessé d'incarner. Une tradition purement américaine qui nous fait retrouver, à travers le voyage musical proposé par cet album, un visage ce ce pays que l'on avait presque oublié. Celui d'une Amérique ouverte, solidaire, entreprenante et généreuse. L'Amérique du rêve des pères fondateurs, celle de Lincoln, du NewDeal et du combat pour les droits civiques. Une Amérique que l'on a pu aimer malgré le Vietnam, Reagan, la peine de mort, le Chili et Bush. Depuis longtemps Bruce Springsteen puise ses thèmes dans la vie quotidienne des « petites gens », de ce que l'on pourrait appeler si le mot n'avait été tellement dévalorisé, des prolétaires : ouvriers de l'industrie et de l'agriculture, petits paysans, chômeurs, femmes au foyer, immigrés déclarés ou clandestins, prostituées, sans grades en tout genre. On retrouve chez lui la même sensibilité pour les décrire, le même intérêt, la même justesse de trait que dans les personnages fordiens. Avec le cinéaste américano-irlandais, il partage le goût de la communauté, l'importance de la famille comme noyau social, la tradition religieuse catholique et les références bibliques, les grandes valeurs humanistes et la thématique de la victoire (morale) dans la défaite.

 

Every new run just makes us stronger

We are brother and sisters all

 

Cette thématique, il l'a lui-même vécue après son engagement total mais finalement vain en faveur du candidat démocrate John Kerry contre Bush Jr en 2004. Après deux albums mettant en avant une tonalité sombre liée aux attentats du 11 septembre puis à la guerre en Irak (The rising et Devils and dust), son exploration de la musique folk traditionnelle via cet hommage à Pete Seegers lui permet de donner un album franchement enjoué, très vivant et exaltant certaines valeurs positives qui incarnent pour lui l'Amérique qu'il aime. Les choix judicieux rappellent les grandes luttes du passé pour y puiser de nouvelles raisons de croire : luttes sociales (Jacob's Ladder), esprit des pionniers (John Henry, Shenandoah), lutte pour les droits civiques (We shall overcome), combat anti-guerre (Mrs. McGrath) autant de luttes menées avec détermination et parfois couronnés de succès. No retreat, no surrender. Toutes ces chanson dont les plus vieilles ont près de deux siècles, gardent une résonance très forte aujourd'hui, comme l'hymne titre qui assure :

 

We shall live in peace some day
Oh, deep in my heart, I do believe we shall overcome some day

 

Et la production, pour un artiste du calibre commercial de Springsteen, renoue avec la façon de travailler sur Nebraska en 1983. Simple et efficace. Cet album est l'un de ses plus enthousiastes, enregistré en trois jours dans une ferme avec un groupe de musiciens folk rencontrés par l'intermédiaire de la violoniste Soozie Tyrell qui a intégré le E-Street Band depuis quelques années, les chansons débordent de vitalité et de sincérité, filant le frisson dans le dos et l'envie de danser comme d'aller défiler entre Bastille et Nation. "It was a carnaval ride, the sound of surprise and the pure joy of playing". Ca s'entend.

 

Freedom's name is mighty sweet

and soon we gonna meet

Keep your eyes on the prize

Hold on

 

04/05/2006

On the sunny side of the street

If I never had a cent
I’d be rich as rockefeller
Gold dust at my feet
On the sunny side of the street
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 by Bob Willoughby © All rights reserved

27/03/2006

CPE - Pour demain

La Canaille

1871 Paroles d'Eugène POTTIER, Musique de J. DARCIER

 

Dans la vieille cité Française
Existe une race de fer
Dont l'âme comme une fournaise
A de son feu bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais ils n'ont qu'un taudis.
C'est la canaille, et bien j'en suis.

Ce n'est pas le pilier du bagne,
C'est l'honnête homme dont la main
Par la plume ou le marteau
Gagne en suant son morceau de pain.
C'est le père enfin qui travaille
Des jours et quelquefois des nuits.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

C'est l'artiste, c'est le bohème
Qui sans souffler rime rêveur,
Un sonnet à celle qu'il aime
Trompant l'estomac par le cœur.
C'est à crédit qu'il fait ripaille
Qu'il loge et qu'il a des habits.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

C'est l'homme à la face terreuse,
Au corps maigre, à l'œil de hibou,
Au bras de fer, à main nerveuse,
Qui sort d'on ne sait où,
Toujours avec esprit vous raille
Se riant de votre mépris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

C'est l'enfant que la destinée
Force à rejeter ses haillons
Quand sonne sa vingtième année,
Pour entrer dans vos bataillons.
Chair à canon de la bataille,
Toujours il succombe sans cris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

Ils fredonnaient la Marseillaise,
Nos pères les vieux vagabonds
Attaquant en quatre-vingt-treize
Les bastilles dont les canons
Défendaient la muraille
Que d'étrangleurs ont dit depuis
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

Les uns travaillent par la plume,
Le front dégarni de cheveux
Les autres martèlent l'enclume
Et se saoulent pour être heureux,
Car la misère en sa tenaille
Fait saigner leurs flancs amaigris.
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

Enfin c'est une armée immense
Vêtue en haillons, en sabots
Mais qu'aujourd'hui la France
Appelle sous ses drapeaux
On les verra dans la mitraille,
Ils feront dire aux ennemis :
C'est la Canaille ? hé bien ... j'en suis !

A télécharger ICI.

23/03/2006

We Shall Overcome

Moins d'un an après Devils And Dust, Bruce Springsteen sort sont 21e album le 25 avril. We Shall Overcome The Seeger Sessions est un album tout à fait inhabituel puisqu'il est composé de reprises de 13 chansons traditionnelles américaines, la plupart étant liées au légendaire Pete Seeger, figure emblématique du folk. Voici quelques années, Springsteen avait déjà repris la chanson titre, We Shall Overcome pour un album hommage aux côtés d'une quinzaine d'artistes : Where Have All The Flowers Gone... The Songs Of Pete Seeger. Avec cette nouvelle oeuvre, Springsteen se plonge dans les racines de sa musique et de son inspiration. Contrairement au précédent opus, il s'est entouré de nombreux musiciens dont Sam Bardfeld (violon), Art Baron (tuba), Frank Bruno (guitare), Jeremy Chatzky (contrebasse), Mark Clifford (banjo), Larry Eagle (batterie et percussion), Charles Giordano (orgue B3, piano et accordéon), Ed Manion (saxophone), Mark Pender (trompette), Richie "La Bamba" Rosenberg (trombone) et Soozie Tyrell (violon). Dans les chœurs, on retrouve madame Boss, Patti Scialfa ainsi que Lisa Lowell,, Bruce, Mark Pender, Soozie Tyrell et Richie "La Bamba" Rosenberg. Une belle formation. L'album sortira avec une partie DVD, un documentaire sur l'enregistrement des sessions et, cerise sur le beau gâteau, une tournée est prévue cette année qui passera par l'Europe.

 

"Beaucoup de choses dans mon écriture – en particulier lorsque j’aborde le registre acoustique – viennent de la tradition folk. Faire cet album fut très libérateur pour moi si l’on considère l’aspect créatif de mon travail, car j’aime foncièrement les différentes racines musicales qui l’ont inspiré… Elles sont capables de suggérer tout un univers avec quelques mots et quelques notes." Bruce Springsteen

 

 

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Les chansons :

1.Old Dan Tucker

2.Jessie James

3.rs. McGrath

4.O, Mary, Don't You Weep

5.John Henry

6.Erie Canal

7.Jacobs Ladder

8.My Oklahoma Home

9.Eyes On The Prize

10.Shenandoah

11.Pay Me My Money Down

12.We Shall Overcome

13.Froggie Went A-Courtin'

Bonus :

Buffalo Gals & How Can I Keep From Singing

 

 

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Pour en savoir plus, la belle histoire de l'origine de la chanson We Shall Overcome : ICI (en anglais)

La même histoire par Pete Seeger : ICI (en anglais)

27/01/2006

Anniversaire

Sans être trop du style commémoration, il y a des évènements que je trouve agréable à marquer. Nous fêtons donc aujourd'hui le 250e anniversaire de la naissance de Wolfgang AmadeusMozart, dit "le divin". Aussi, afin de mettre un peu de joie dans nos coeurs je vous propose de vous brancher sur cette radio qui diffuse ses oeuvres en continu. C'est plus agréable que de nombreuses stations dont nous tairons le nom par charité.

Et puis quelques liens pour se rafraichir la mémoire :

La page consacrée à Mozart sur Wikipedia : ICI

Un site de passionné avec de nombreux extraits : ICI

La projet Mozart : ICI

08/01/2006

Chansons

Je me souviens avoir appris la mort de François Mitterrand au boulot. C'était un mardi, il faisait moche et froid puisqu'on était en janvier. Quand je suis rentré le soir, j'ai mis la radio pour en savoir un peu plus et je suis tombé sur une émission qui jouait les chansons qu'il aimait. il y avait Brel et Barbara.

Ceci :

Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesse

 

Et cela :

Un homme,
Une rose à la main,
A ouvert le chemin
Vers un autre demain.

 

On dira ce que l'on voudra, mais c'était un homme de goût.

24/11/2005

Un peu de musique

Chez Jamendo, un album qui m'a beaucoup plu du groupe Ehma. Une façon de vérifier une nouvelle fonction proposée par ce site remarquable de diffusion de musique sous Créative Commons. Voyez donc sur la droite, vous pouvez accéder à la page Jamendo, télécharger l'album en toute légalité et écouter les différentes pistes.

Les Temps Modernes est le second album de Ehma, une sorte de résumé du travail du groupe car il reprend des oeuvres depuis 1999 jusqu'à 2003. Au programme, du piano et quelques oeuvres plus orchestrée comme Pizzicato (ma préférée) et La berceuse obscure. J'en aime les ambiances délicates qui me font, c'est fatal, penser aux travaux de Yann Tiersen. Même goût pour des univers d'enfance (La Berceuse de Julie), même compositions aux images cinématographiques, même utilisation d'instruments délicats.


16/11/2005

Born again

Quand je commence avec Springsteen, c’est difficile de m’arrêter. Juste quelques liens intéressants : Tramps like us est aussi le nom d’un fan club français avec de très nombreuses informations et notamment des photographies de concert, dont celui de Rotterdam en mai 2003 ou je me trouvais (quelle émotion). Et puis je suis tombé sur cet article de Rolling Stone (en anglais), qui revient sur la réédition de Born to Run. Springsteen y déclare : J’avais d’énormes ambitions pour [cet album] Je voulais faire le plus grand album de rock que j’ai jamais entendu. Je voulais qu’il sonne énorme, qu’il vous prenne à la gorge et vous force à faire ce voyage, vous force à faire attention, non seulement à la musique mais à la vie, au fait d’être vivant. (traduction personnelle et donc sujette à caution).

15/11/2005

Tramps like us

Les personnages de Born to Run [...] auraient pu être n'importe qui. J'allais tracer leur vie pendant deux décennies. Les questions fondamentales auxquelles j'ai consacré ma vie apparaissent dans Born to Run.

Trente années depuis que Bruce Springsteen a accouché dans la douleur de l'un des albums essentiels de l'histoire du rock. Un de ces classiques que l'on retrouve dans toutes les listes des indispensables, entre le Blanc des Beatles et Let it Bleed des Stones. En bon fan, j'aurais préféré qu'il fête les trente ans de The Wild, the Innocent and the E-Street Shuffle, mais il est clair que, pour l'Histoire, il y a un avant et un après Born to Run.

 

Dans le Live in New York City, il y a un moment que j'adore. Springsteen vient de terminer Born to Run, la chanson, devant un public immense, clôturant une tournée gigantesque et un concert exceptionnellement intense. Il y a quelques minutes de flottement, la foule gronde. L'homme titube légèrement, comme incrédule, impressionné tout à coup par cette émotion qu'il suscite. Je me suis toujours demandé ce qu'il pouvait bien penser à cet instant là. Une chanson de 4 minutes 31 secondes. 25 ans d'âge à l'époque et toujours la même ferveur. Pensait-il à ce musicien bohème du New Jersey qui, en 1975, après deux albums confidentiels et une étiquette mal appropriée de nouveau Dylan d'un jour, donnait tout ce qu'il avait dans un album plein de filles, de rage, d'espoir et de voitures. Du rock et de l'épopée.

Hey that's me and I want you only
Don't turn me home again
I just can't face myself alone again
Don't run back inside
Darling you know just what I'm here for

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Pas difficile de voir, dans l'ouverture de Thunder Road et cette supplique adressée à Mary et sa robe légère, l'envie dévorante du chanteur pour la musique. Faire partie de la légende, entre Presley, Berry et Orbinson, ses références. Tout l'album peut se comprendre comme la mise en paroles et musiques de ce sentiment d'urgence. Réussir ou crever.

Well I was stranded in the jungle
Trying to take in all the heat they was giving

 

And You're just a prisoner of your dreams
Holding on for your life

 

Et Springsteen d'enchaîner le récit de la formation du groupe, le poids du travail qu'il a vu abrutir et détruire son père (You get to work late and the boss man's giving you hell) l'amitié trahie, l'amour qui donne la force (Standing in that doorway like a dream) les compromis qu'il faudra peut être faire et qui semblent insupportables (Blame it on the lies that killed us) et , par dessus tout, le désir, la rage de s'en sortir, la violence d'un rêve américain retrouvé, un rêve qui ne peut s'accomplir pour lui que par le rock. Born to Run, c'est tout cela et la chanson, Born To Run, qui articule l'album, en est la synthèse.

Together we could break this trap
We'll run till we drop, baby we'll never go back

 

Pas étonnant qu'elle soit devenue l'un des hymnes les plus puissants du rock, un chant implacable, un cri de vitesse et de liberté. Un cri d'espoir. Springsteen a mis six mois pour la mûrir et la développer dans toute son ampleur, six mois pour acquérir la maîtrise de sa formidable énergie. Autour de Federici, Tallent et Clemmons, piliers du E-Street Band, on retrouve aussi, autre forme de synthèse, David Sancious et Ernest « Boom » Carter, venus des formations précédentes. Ils donnent à Springsteen le son qu'il cherchait, qu'il a patiemment élaboré, à la palette colorée, homogène, fougueuse et libre.

Jungleland clôture cet album par une nouvelle pièce épique, ouverture aux violons et piano, écho des plus beaux moments de The Wild, the Innocent and the E-Street Shuffle, long récit choral, empli jusqu'à la gueule d'images venues de l'essence même du rock

Barefoot girl sitting on the hood of a Dodge
Drinking warm beer in the soft summer rain

 

Et doucement, murmurant, sur la pointe des pieds...

And the poets down here
Don't write nothing at all
They just stand back and let it all be
And in the quick of the night
They reach for their moment
And try to make an honest stand
But they wind up wounded
Not even dead
Tonight in Jungleland

 

Born To Run fête ses trente ans par une édition de prestige comprenant l'album remastérisé (attention !) et deux DVD, le premier est le récit de la fabrication de l'album, le second un concert donné à l'Hammersmith Odeon de Londres en 1975. Ca sort le 17 novembre.

J'ai laissé derrière moi mes définitions adolescentes sur l'amour et la liberté. Born to Run est la ligne de démarcation.

 

Paroles : copyright : Bruce Springsteen

 

18/10/2005

Horonya

Vous avez envie de musique africaine et vous commencez à vous lasser des dimanches à Bamako ? Horonya est fait pour vous. Ce groupe composé de musiciens de Bamako, justement, tire son nom d'un mot bamanan, une des langues parlée au Mali et qui exprime les principes de Liberté et de Solidarité. Pour les découvrir en toute liberté, vous pouvez les retrouver sur Jamendo à travers leur album Ital Vibes DC, né en février 2004 de la rencontre du groupe Horonya avec l'association de Toulouse O.M.ART, qui soutient des centres d'accueil pour les enfants en difficultés au Mali à travers des manifestations culturelles.

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En l'occurrence, Ital Vibes mêle des instruments anciens comme le N'goni, la Cora ou le Jembé à des sonorités plus actuelles mais sans excès, ce qui conserve un fort parfum d'authenticité aux 9 morceaux qui composent l'album. Les compositions sont enlevées, rythmées avec des échanges de choeurs masculins et féminins. Elles sentent l'Afrique et, bien que je n'ai pas compris un traître mot, dégagent une saine joie de vivre. On est embarqué sur les pistes bordées de baobabs.

Et si vous voulez découvrir d'un coup, d'un seul, tout l'univers de la musique malienne, je vous conseille le site Mali-Music patronné par Ali Farka Touré.

01/10/2005

Brenda Kahn, la talentueuse disparue

He says i'd grow lemon tree in a desert

days fly past and words fall slow

I'd have me a Mojave winters

I'd never feel lonesome i'd never feel cold


Le nom de Brenda Kahn n'est pas forcément évocateur. Il arrive pourtant que l'on tombe sur un admirateur de la chanteuse. Quelqu'un qui l'a découverte, le plus souvent, à l'occasion de son second album Epiphany in Brooklyn sortit en France en 1993. L'autre jour, je feuilletais un magasine de l'époque et j'y ai trouvé un article sur ce disque, un article élogieux car la presse française l'avait accueilli avec bienveillance, Télérama lui avait même fait l'honneur de son label. Personnellement, c'est une amie qui m'avait passé le disque « Ca devrait te plaire » m'avait-elle dit. Effectivement, j'ai été conquis dès la première écoute et très vite, je me passais en boucle la chanson « In Indiana » que j'aurais adoré utiliser un pour un film (qui ne s'est pas fait mais c'est une autre histoire).

 

The bridge was white in the morning sun

Stepping out of the taxi with a party dress on

 

Il a été plus difficile de se procurer les deux albums qui ont suivi, comme de retrouver le premier Goldfish Don't Talk Back. Brenda Kahn ne perçait pas bien qu'elle ait vitaminé sa musique à l'électrique sur Destination Anywhere en conservant ses textes âpres et poétiques. Je n'ai jamais pu mettre la main sur son dernier opus, Hunger, sortit en 1998. Partit en exploration sur la toile, je n'arrive pas à trouver d'informations sur Brenda Kahn au delà de 1999, mis à part sa participation à un album hommage à Elvis Costello. Le mystère de la chanteuse disparue...

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Life dug holes in his face sorry and sad

the goal she said is to keep your head

and fit your life in the trunk of a yellow cab

 

Kahn est née dans le Connecticut in 1967, et elle a grandit (comme Springsteen tiens) dans le New Jersey. Au cours de ses études à la New York University, elle rencontre le mouvement Anti-folk qui a émergé dans le Manhattan's Lower East Side au milieu des années 80. Après un passage à Londres, elle sort Goldfish Don't Talk Back, sur un label indépendant de Brooklyn, Comm3 en 1990. Ce premier album a les qualités d'un premier album prometteur et les défauts afférents. Plein de vie, fouillis, fougueux, engagé, partant dans plusieurs directions musicales, un peu jazz, pas mal folk, rock, un poil d'esprit punk et franchement inclassable. Elle entame une tournée largement dans le Midwest qui lui servira d'inspiration pour plusieurs morceaux de l'album suivant. Remarquée, elle signe avec un grand label, Columbia, pour Epiphany In Brooklyn qui sort en 1993 avec la machine promotionnelle d'une major. Belle production, pour ce que je m'y connais, cet album reste son plus aboutit. La musique trouve une unité. Brenda Kahn développe un style original qui puise dans les grandes formes classiques américaines, country, folk et rock, au service d'une personnalité vive et sensible. Pas très loin, finalement, de quelqu'un comme Patti Smith. Proche aussi de Dylan, référence avouée, ou de Springsteen (voilà pourquoi...) façon Nebraska lorsqu'elle dresse ses portraits de gens simples, d'un quotidien en marge du grand rêve américain. Elle a le sens de l'image forte (les citronniers dans le désert), de l'humour et de bien jolies formules « She's in love with the man that she always wanted to be ».

 

He said, "I've read a great book everybody's read"

           He said, "I hate my job and I wish I were dead           
           But if you feel inspired to jump in my bed           
           I might remember why I keep myself so well fed"           
                       

C'est à partir de là que les problèmes sont arrivés. Si j'ai bien compris, Columbia l'a lâchée en pleine préparation du disque suivant. Destination Anywhere sortira finalement en 1996 sur un label indépendant, Sanarchie. Retour à une diffusion plus confidentielle malgré des concerts très réguliers. Elle a alors une histoire d'amour et de musique avec Jeff Buckley qui joue sur l'album. Destination Anywhere est franchement rock, alternant morceaux énergiques (Reconcile et le superbe Yellow Sun) avec des ballades délicates (Lie, Song For Thomas). Faith Salons donne la part belle à un texte riche et quasiment récité, murmure envoûtant sur fond de la guitare de Buckley. Cette forme, elle continuera de l'explorer dans les albums suivants : Outside the Beauty Salons et Hunger. Le premier est enregistré en Allemagne, en octobre 1997 et sort aidé par un solide bouche à oreille, le soutien de Rolling Stone et une tournée européenne début 1998. L'album cherche à équilibrer les tendances des deux précédents. Brenda Kahn crée alors son propre label Rocket 99 Records pour Hunger qui marque le retour à l'acoustique, la force de son jeu de guitare. Elle s'implique également en faveur des femmes musiciennes et lance le site womanrock. Elle y gagnera le surnom : "the Punk-folk Priestess of the Lower East Side". Depuis, plus de nouvelles et surtout plus de musique. Est-celle partie faire pousser des citronniers dans le désert, trace-t'elle la route dans l'Indiana, est-elle restée au lit depuis le 4 juillet ? Brenda, vous me manquez.

Un entretien sur le site Mescalina (en italien et anglais)


Talk to walls, only walls will awsers

13/09/2005

A l'espoir qui nous tient

Entretien avec Serge Teyssot-Gay, Denis Barthe et Jean-Paul Roy, guitariste, batteur et bassiste de Noir Désir dans Libération d'aujourd'hui. Une phrase pour savoir où l'on en est.
 

Il nous paraît concevable de repartir ensemble, de même qu'il est inconcevable de faire comme si rien ne s'était passé. Si un jour il y a une possibilité et une volonté communes de rejouer, de notre côté, ce sera oui de façon quasiment sûre.

 

En attendant lundi. 

03/09/2005

The Rolling Stones now

Au moins vingt ans que ça dure. Ils reviennent, les cheveux un peu plus gris, les visages un peu plus creusés, les poches un peu plus pleines et les concerts toujours plus colossaux. Il y a toujours un nouvel album dont on parle généralement en disant que c'est pas mal, que ça ne vaut pas avant et puis que l'on oublie. On se dit que c'est la dernière, on se demande si Richards va tenir le coup, si Jagger va sauter toujours aussi haut. Et tout se passe bien, on se dit que, décidément, ils sont increvables. Et puis, ça se tasse, on oublie un peu. Et puis, un beau jour, ils préviennent : nous revenons.

Les Stones sont donc de retour. le nouvel album sera dans les bacs le 6 septembre et s'appellera A Bigger Bang, en toute modestie. Les concerts ont commençé à Boston le 21 aôut. Quatre chansons sont en écoute ICI. Et ça sonne bien comme les Stones. Sûr que c'est pas la dernière.

01/09/2005

Veuillez rendre l'âme

Je sens que ça ne va pas être facile d'en parler. Pas facile d'écrire dessus. Il va falloir peser les mots parce que c'est encore si sensible. Noir désir revient. Le 19 septembre 2005 sort le CD : « En Public » et un DVD : « En Images ». Choisis par notre quatuor « plus grand groupe français de rock », ce sont des titres et des images enregistrés lors de la tournée "Des Visages des Figures" en 2002 et 2003, avec un concert enregistré à l'Agora d'Evry, un concert filmé en décembre 2002, l'intégrale des clips et des vidéos réalisées sur des morceaux. Bref le nirvâna annonçé pour n'importe quel amateur.

Sauf que ça va pas être si simple. On voudrait pouvoir (et certains le feront, égoïstement) faire abstraction du réel, parler de la musique, du groupe, de l'épopée. On le fera, mais ça risque d'être douloureux parce que, pour tous ceux qui ont aimé et vibré avec Noir Désir pendant presque vingt ans, « En Images et En Public » risque de montrer ce que l'on ne retrouvera jamais plus.

Comme l'écrivent les Inrock dans l'éditorial de leur numéro spécial, l'évolution marquée par « Des Visages, des figures » laissait entrevoir un long chemin à parcourir ensemble. Aujourd'hui, ce chemin, on ne sait pas trop à quoi ça va ressembler. Serons nous désinvoltes et n'aurons nous l'air de rien ? Rien n'est moins sûr. Cet été, j'ai vu Jean Louis Trintignant au théâtre. J'avais beau me traiter d'imbécile, je ne pouvais m'empêcher d'y penser. Et ça papotait sec derrière moi, certains sont moins discrets. D'autant que, à la fin de la pièce, le personnage de Trintignant retrouve avec émotion sa fille abandonnée... Les mots, la moindre expression prennent alors un sens plus aigu. Et différent de celui de l'oeuvre. Que dire alors des paroles des chansons du groupe ? Comment imaginer Bertrant Cantat chanter à nouveau « La Chaleur » ? Pas facile.

Si l'on veut avoir de nouveau des saisons, des torrides et des blêmes, il faudra bien faire le lien entre Noir Désir, son chanteur charismatique et toutes les bonnes raisons que l'on a eu de leur donner notre admiration, avec l'homme qui a provoqué la mort de Marie Trintignant, les torrents de bassesses sur magasine et au vingt heures et notre tristesse de l'été 2003.

Alors, je suis rentré chez moi et j'ai mis le CD trois titres des Inrock sur ma platine. Et c'était bien. Tout était là, intact comme sous une housse, l'énergie du groupe à son sommet, la générosité, la puissance de cette voix qui donne tout à s'en faire péter les cordes vocales, le son irrésistible de Barthe, Roy et Tessot Gay, la musique, la musique...

30/08/2005

Têtes à Couacs

Parlons un peu musique. J'ai découvert les Boules de Feu sur le site Jamendo, qui fait la promotion et la diffusion de la musique dite libre, c'est à dire sous (en choeur) Créative Commons. Blague à part, ce mouvement me passionne parce qu'il cherche de nouvelles relations entre les créateurs et leur public. Tout n'est peut être pas à prendre avec un sourire béat aux lèvres, mais il y a certainement beaucoup de choses intéressantes qui se passent autour de ça.

Revenons à notre fanfare. Parce que c'est une fanfare. Plus exactement, la Fanfare Médecine de Reims, créée le 21 Avril 1996 par "une poignée de carabins animés par des besoins mélomanes et festifs". Elle comprend une trentaine de membres et, si vous aimez ce style, vivant, drôle, un peu leste et un peu rock, entre Les Têtes Raides et les musiques de film de Kusturica, ça devrait vous plaire. En tout cas, la première fois, cela m'a donné la pêche pour la journée.

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Si j'ai accroché si vite, outre l'immédiateté de leur musique, c'est à cause de leur répertoire franchement orienté cinéma. Jugez en : Amarcord, Au Service Secret de sa Majesté (oui, oui, Bond James en fanfare, c'est quelque chose !), Porque Te Vas, Chat Noir, Chat Blanc (ben tiens) et le Kikidonc, qui m'a ramené à de lointains souvenirs puisqu'il s'agit de la musique de la célèbre Séquence du Spectateur.

Rayon reprises, les Boules de Feu font preuve d'un goût certain avec des versions enlevées de Téquila, standart rock increvable, Salade de Fruits, Mon Amant de la St Jean et une variation gratinée sur l'air de Mourir pour des Idées de Georges Brassens (Y'a des pt'its culs à la fanfare, à la fanfare, y'a des pt'its culs... ça aurait plu à l'amateur de chansons paillardes qu'était Brassens).

Mais il y a encore quelques compositions originales tout à fait à la hauteur, notamment le Sanglier's time sur le dernier opus. Encore des faux paresseux, tout ceci me laisse accroire qu'ils ont de l'ambition pour leur musique. Le mieux, c'est d'aller écouter, si toutefois vous aimez les fanfares qui ne sont pas coincées du cornet à piston. Les Boules de Feu, fanfara mingi de foc, ont deux albums à leur actif, un troisième en préparation.

Pour écouter

Pour en savoir plus