12/09/2008
Tabarly par Yann Tiersen
Après quelques réticences initiales, Yann Tiersen a accepté de composer la bande originale du film documentaire Tabarly de Pierre Marcel, consacré au fameux marin. Après une période plutôt électrique, marquée par ses collaboration avec Shannon Wright et son album en concert C'était ici, Tiersen revient, via le cinéma, aux lignes claires et mélodiques d'albums comme Le phare ou son travail également cinématographique pour Goodbye Lenin de Wolfgang Becker. Comme pour le film allemand, il bâtit une oeuvre autonome, entêtante et magnifique. Sa musique met en avant le piano (surtout) et la guitare classique (le morceau Au dessous du volcan) en de longues plages musicales agitées de variations subtiles. Apparaissent ça et là l'intervention d'instruments plus atypiques comme il les aime, le vibraphone, le piano jouet, l'orgue et même des cornes de brume.
Hommage au marin breton, ce qui a du le toucher quand même un peu, les morceaux évoquent tour à tour le mouvement de l'océan, la solitude en mer, le souffle de l'épopée sportive et l'aventure. Les tonalités nostalgiques rappellent le tragique destin de Tabarly disparu en mer en 1998. Cet album sent les embruns et l'air du large.
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En attendant la tournée avec Christophe Miossec en 2009 et le nouvel album en préparation.
Les albums de Yann Tiersen sur la boutique.
Le site de Yann Tiersen
Le site du film (avec la bande annonce et la musique)
La page MySpace de Yann Tiersen
17:00 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yann tiersen, tabarly | |
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02/09/2008
Petit hommage
"J'aime autant Le Mystérieux docteur Cornélius, de Gustave Lerouge qu'A la recherche du temps perdu. Il ne faut pas établir d'échelles de valeur entre la "grande" et la "petite" littérature. Les classements sont faits pour les bibliothécaires."
Francis Lacassin 1931 – 2008 (Cité par le Monde)
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Couverture de la revue Bizarre (nouvelle série, n° 29-30, 2e trimestre 1963) éditée par J.J. Pauvert à laquelle Lacassin collabora. Ici, il signe l'article « Tarzan, mythe triomphant, mythe humilié » sur l'un de ses personnages fetiches auquel il consacrera un livre somme. Source : L'alamblog
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27/08/2008
Une chanson rare
06:46 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques brel | |
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01/08/2008
A lire sur la plage (ou ailleurs)
« Que le travail nous soit présenté comme une «valeur» (morale), alors même que sa valeur véritable n’a jamais été aussi faible relève de l’artifice grossier. À l’heure ou le capital global semble être venu à bout de tous les obstacles extérieurs qui l’entravaient encore, c’est un facteur interne qui vient le menacer: la désaffection croissante de ses «ressources humaines». Si le développement du capitalisme a pour condition primordiale la motivation de ses «agents», alors, pour les adversaires de ce développement, la démotivation est une étape nécessaire. »
Editions Lignes Essais
10:49 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume paoli, travail | |
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17/07/2008
Les héros de Robert Crumb
Robert Crumb, ce sont Fritz the cat, Big Yum-Yum et Mr Natural. Robert Crumb, ce sont des femmes aux énormes seins, des héros binoclards et obsédés, l'Amérique profonde et les immenses cités. Robert Crumb, c'est un trait reconnaissable entre mille. Robert Crumb, c'est une date, une pierre blanche, une référence dans l'histoire de la bande dessinée. Robert Crumb, c'est moins connu, c'est aussi la passion de la musique traditionnelle américaine. Le folk, le blues, la country. Celle des origines, jouée dans les granges lors des fêtes, dans les bars, dans les rues, sur les bords du Mississipi. La musique des années 20 et 30, des enregistrements sur 78 tours destinés au public noir et pauvre. Des disques que Crumb, collectionneur compulsif, traque avec quelques autres maniaques chez les vieux paysans noirs. De ces collectionneurs évoqués dans le film Ghost World de Terry Zwigoff, qui est aussi l’auteur du documentaire Crumb en 1994 sur le dessinateur.
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Cette passion s’est traduite dans les années 80 par trois séries de cartes à collectionner sur les héros du Blues, de la Country et du Jazz. Elles ont été réunies dans un bel objet paru aux éditions de la Martinière, regroupant les trois séries, Blues et Country sur feuilles de Pantone, avec le style hachuré inimitable de leur auteur, et plus rare, la série Jazz faite à la peinture acrylique. Toutes les illustrations ont été réalisées à partir de photographies d’époque et à chacune est associée une brève notice biographique révélant que souvent, ces musiciens mourraient jeunes. Au magnifique livre d’images se joint un Cd de 21 titres non moins magnifique, 21 morceaux parfois rares nous dit-on, de gens comme Charley Patton, “Dock” Boggs, “Jelly Roll” Morton ou King Olivier avec Louis Armstrong. Ces enregistrements grattent et craquent avec délice. C’est magique.
A cet ouvrage, on pourra conseiller vivement d'adjoindre la lecture ou relecture de Mr Nostalgia paru aux éditions Cornelius. Ce livre regroupe plusieurs bandes dessinées autour de cette musique qu’il aime avec entre autres une belle biographie de Charley Patton. Et puis quelques autoportraits sans pitié en collectionneur maniaque. Mr Nostalgia est surtout un portrait féroce d’une Amérique qui perd son âme avec sa culture populaire. Il y a bien une case où il s’emporte contre Bruce Springsteen, mais ce n’est pas bien grave.
Crumb sur la boutique
11:12 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert crumb, jazz, country, blues | |
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08/07/2008
Les photographies de Jean-Claude Seine
Lors de mes recherches pour la rétrospective autour du cinéma et de mai 68 publiée sur Inisfree, je suis tombé sur une bien belle photographie. Outre son intérêt purement cinématographique, elle révèle l’humour de l’époque comme celui de son auteur, son œil et son sens de l’image. Cela m’a permis de découvrir le travail de Jean-Claude Seine, journaliste reporter d’images. Né le 26 décembre 1944 à Gennevilliers, il débute à 20 ans comme pigiste dans de nombreuses publications notamment L’Humanité et La Vie Ouvrière. C’est pour ce journal qu’il couvre les évènements de mai, grèves et manifestations. Loin des clichés les plus connus, une grande partie de son travail se focalise sur des moments calmes, des visages, des instants de détente comme ici, où l’on voit un groupe d’ouvrières de l’usine Optalix d’Amiens, joyeuses, lors d’une pause devant l’entrée. Il passe sur de tels clichés quelque chose de l’esprit de mai.
Sur son site, une seconde galerie regroupe 350 clichés de « prolétaires made in France », un travail de 1964 à 1984 sur la vie en usine et en ateliers. Jean-Claude Seine vit aujourd’hui à Nîmes.
Le site de Jean-Claude Seine
11:24 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-claude seine | |
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07/07/2008
Chanson d'été (qui s'impose)
05:05 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruce springsteen | |
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23/06/2008
Première
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11:11 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : série noire, livre | |
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19/06/2008
Eloge des 35 heures
Tiens, dans les pages rebond de Libération, un bel article de Jean Viard sociologue, directeur de recherches CNRS au centre de recherche politique de Sciences-po (Cevipof). Un article qui nous change agréablement des litanies actuelles sur le « travailler plus ».
« Ainsi, maintenant, après avoir étudié, travaillé et dormi, il nous reste près de 60 % de notre temps de vie de disponible pour autre chose, contre 20 % avant 1914 : là est la grande révolution économique, sociale et culturelle du XXe siècle. C’est pourquoi on peut aujourd’hui «se réaliser dans son travail», y compris les dames - et le contrat de travail, quand il est à durée indéterminée, est aujourd’hui plus protecteur pour les mamans que le contrat de mariage. N’oublions pas que cette France des 35 heures est aussi celle des deux enfants par femme dont 57 % naissent hors mariage. Donc, nous sommes face à un enjeu fondateur de notre avenir, où se lient productivité du travail horaire (où nous sommes leaders mondiaux), objectifs collectifs de production (voulons-nous travailler, produire et polluer par exemple autant que les Etats-Unis ?), l’équilibre de nos vies entre travail salarié, famille, action éducative auprès des enfants, temps à soi, sommeil, temps citoyen ».
Ca fait plaisir à lire.
13:19 Publié dans Ici et maintenant | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, travail, libération | |
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16/06/2008
Hotel
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11:05 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carte postale, var | |
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13/06/2008
Manchette, le journal 1966 - 1974
Dévoré rapidement le Journal de Jean-Patrick Manchette 1966-1974. Enfin, il serait plus réaliste d'écrire 1968-1974 car Manchette commence à remplir ses cahiers le 29 décembre 66 et ne fait que quelques entrées en 1967. J'ai un sentiment de réticence face aux journaux intimes. En fait je crois en avoir lu très peu. Je préfère les mémoires. Je trouve paradoxal de tenir un journal dit intime quand on sait qu'il sera lu et donc perdra ce caractère intime. Du coup, je me pose toujours la question de la sincérité et du calcul. Manchette annonce clairement la couleur, il écrit pour être lu. Et il fait d'ailleurs lire ses cahiers à sa femme. A un autre moment, il avoue ne pas se sentir capable d'écrire sur ses sentiments, notamment à l'égard de sa famille. Il pose également des limites en ce qui concerne son couple. C'est honnête.
Ceci posé, cette lecture est remarquablement prenante parce qu'elle donne à voir de l'intérieur la construction d'un romancier. Ce journal est ouvert quand Manchette a 24 ans. Il est déjà marié à Mélissa et a un enfant, Tristan, futur Doug Headline responsable aujourd'hui de la publication du pavé. En 1966, Manchette n'est pas encore l'homme qui va révolutionner le polar français. Il vit difficilement de petits boulots, déjà proches de la littérature (scénarios pour Max Pecas et pour la télévision, courts-métrages pédagogiques, synopsis et adaptation). Il a encore envie de faire carrière dans le cinéma en « écrivant de [sa] plume ». La période considérée le voit écrire ses premiers romans noirs, L'affaire N'Gustro d'après l'affaire Ben Barka, Ô dingos, Ô chateaux !, Nada et Morgue pleine. Il se lance dans la traduction et travaille toujours régulièrement pour le cinéma, multipliant les contacts avec les réalisateurs Claude Chabrol, qui adapte Nada en 1973, Jean-Pierre Mocky et Yves Boisset qui travailleront sur Ô dingos, Ô chateaux. La collaboration avec Mocky sera un désastre et Boisset finit par faire le film avec l'aide de Sébastien Japrisot. Parallèlement, Manchette poursuit sa formation en lisant une incroyable quantité de livres (beaucoup de romans noirs, de science fiction, de fantastique et d'ouvrages politiques) et en voyant une grande quantité de films à la télévision comme au cinéma. On le sent petit à petit se détacher de l'envie du cinéma pour se retrouver à l'aise avec celle de la littérature noire. L'expérience du film Mésaventures et décomposition de la compagnie de la danse de la mort dont il écrit le scénario à partir de 1968 l'amène à reconsidérer une carrière de mise en scène. C'est Jean-Pierre Bastid qui le réalise. L'expérience est un désastre et le film ne sortira jamais. Un peu plus tard, quand Claude Berri lui parle de diriger l'adaptation de Ô dingos, Ô chateaux !, Manchette ne se sent pas et refuse. Encore plus tard, définitivement romancier, il avouera qu'il n'aurait pas eu la patience ni l'énergie nécessaire à un tournage. L'envie d'être tranquille et complètement maître de sa création.
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Son journal comprend de longues listes des films et livres qu'il voit, revoit, lit et relit. Les appréciations sont souvent lapidaires (« Merdeux », « Sublime », « Très bien fait »...) et parfois, il développe son opinion, posant les bases de sa conception de la littérature, de la politique et du cinéma. Ainsi du film Ice de Robert Kramer qui lui fait une forte impression et qu'il analyse en profondeur sous l'angle politique. Il a une nette prédilection pour le cinéma américain de la grande époque hollywoodienne, 1920-1960 grossièrement, révélant l'une de ses sources majeures d'inspiration (les films de Hawks, Boetticher, Fuller, Aldrich, Ford aussi) et posant les bases de sa théorie critique qu'il illustrera lors de ses chroniques à Charlie Hebdo (regroupées dans Les yeux de la momie). Il considère que ce cinéma de l'Age d'or ne peut plus être fait car il correspond à celui d'une nation (les USA) alors en pleine expansion triomphante. La beauté de ce cinéma naît du mouvement conquérant de l'idéologie qu'il illustre. Le cinéma se révèle pour lui incapable d'accompagner la période de troubles et de doutes des années 60 et 70, condamné au mieux à copier les grands anciens. Tout ceci ne l'enthousiasme guère, même s'il reste ouvert au cinéma de son temps et qu'il apprécie outre Kramer, des films de Truffaut, Chabrol et quelques autres. C'est souvent féroce, parfois décontenançant quand il fait la fine bouche devant Peckinpah tout en appréciant Little big man d'Arthur Penn. Il n'est pas resté jusqu'à la fin du Peau d'Âne de Jacques Demy. La succession des nombreux films vus à la télévision m'a fait un drôle d'effet parce que passé 1970, je commençais à retrouver des titres que j'avais sans doute vus enfant au même moment comme Les pirates du rail de Christian Jaque en février 1971.
Outre son intense activité culturelle, le journal rend compte de sa non moins intense activité professionnelle. Sa capacité de travail est impressionnante, ce qui ne l'empêche pas de piétiner la valeur travail en tant que telle. On le sent acharné à réussir, multipliant les indications de rentrées et de sorties d'argent, les calculs savants, les plans soigneusement mis en oeuvre. Ce n'est pas tant pour la réussite en elle même que pour assurer, sa véritable obsession, le confort de sa famille et son indépendance. S'il donne finalement peu d'indications sur l'écriture même de ses oeuvres, il relate fidèlement les temps de travail, les démarches et rendez vous, les collaborations, les rencontres liées à son activité. Défilent Véra Belmont, ADG, Jean-Pierre Mocky, Claude Chabrol, Jean-Pierre Bastid, Marlène Jobert, Bernadette Laffont qui lui donne dans un bar une brique en liquide pour un scénario. Heureuse époque.
Plus lourdes parfois sont ses analyses politiques, quoique le mot ne rende pas compte de l'étendue de son champ d'observations. Car Manchette observe son époque : Mai 68, le Vietnam, Pompidou, Le Chili, l'URSS, l'Espagne de Franco, les grèves, le terrorisme, les guerres du proche-Orient... Non sans humour, mais sans cacher une certaine douleur, il constate la contradiction entre ses positions proches des anarchistes et des situationnistes qui l'amènent à souhaiter la révolution et l'effondrement du monde dominé par les systèmes capitalistes et communistes ; tout en ne voulant pas renoncer à sa carrière ni à ce bien être qu'il se bat pour obtenir à sa famille. Ses analyses de textes politiques et philosophies sont un peu, un tout petit peu, petit peu pénibles. Mais il ne perd que rarement son sens de l'humour. Plus amusantes, plus édifiantes aussi, sont les coupures de journaux, ici reproduites, qu'il colle pour illustrer la bêtise du monde. Une historiographie convaincante qui garde souvent sa pertinence aujourd'hui. Hélas.
Reste la part intime. Difficultés relationnelles avec ses parents, amour pour sa femme et son fils, problèmes de santé déjà et de fatigue souvent, détails domestiques comme ses démêlés avec sa voiture. Il les mentionne sans s'y attarder. Reste que sa façon récurrente d'écrire tout simplement combien il aime sa femme est véritablement touchante au sein d'une écriture mordante et parfois féroce.
A lire évidemment avec, en complément, le numéro 11 de la revue Temps noir, comprenant photographies de jeunesse (c'est pas gai Malakoff), le scénario de Mésaventures et décomposition de la compagnie de la danse de la mort, quelques autres inédits et des entretiens avec le grand homme. Et puis tous ses livres.
Manchette dans La boutique
Sur le site Fabula avec extraits
Sur le site Causeur
Le site Manchette
16:28 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jean-patrick manchette | |
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09/06/2008
La petite fille à bougé
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11:00 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |
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05/06/2008
Ballaciner
"Ballaciner, tomber du ciel de nuage en nuage au milieu des éclairs"
Je n'avais jamais rien lu de Jean-Marie Gustave Le Clezio. Je n'étais pas tenté. Mais il est de Nice et, quand j'ai su que Ballaciner, son nouveau roman, parlerai de ses séances de cinéma de jeunesse, je me suis dit qu'il y aurait sans doute des choses intéressantes à lire par rapport à mon projet Cher Nanni....
Son livre se présente comme une suite de chroniques sur ses rapports au cinéma, les liens et différences entre cinéma et littérature, son parcours de cinéphile et, d'un point de vue niçois, c'est assez limité. Il y a surtout d'excellentes pages sur le ciné-club Jean Vigo et le portrait de Gaby, la monteuse des studios de la Victorine, une amie de sa grand-mère. Et puis un paragraphe sur la salle monumentale de l'Escurial. Et voilà.
Le gros du livre révèle surtout une cinéphilie assez classique des intellectuels de sa génération : Antonioni, Ozu, Vigo (évidemment), Mizoguchi, Ray (Satyajit), Bergman, Dreyer, Pasolini... J'avoue que j'ai parcouru ses textes sans véritablement accrocher, même pour des cinéastes que je connais et apprécie, même quand il raconte une nuit passée dans la chambre d'Ozu (ce qui doit être quelque chose). Je pensais au livre de Claude-Jean Philippe, La nuit bienfaisante, dans lequel je m'étais immergé avec délice, je suis ici resté en surface, distant. Philippe embrasse le cinéma dans sa totalité et conserve une continuité entre ses séances d'enfances, ses passions adolescentes et ses goûts d'adulte. Chez Le Clezio, j'ai eu le sentiment de ruptures, d'une cinéphilie un peu élitiste. Il y a pourtant des ouvertures intéressantes sur le cinéma indien, iranien et coréen, notamment deux entretiens avec Park Chan-wook et Lee Chang-dong qui terminent le livre, mais il exprime un violent ressentiment à l'égard du cinéma américain qui me semble excessif et réducteur quoique l'on puisse penser d'Hollywood. Le Clézio n'est certes pas Manchette qui ne jurait (presque) que par la forme classique hollywoodienne. Il ignore aussi complètement d'autres cinématographies, chinoise ou anglaise par exemple. Et puis deux ou trois choses trop rapides comme de retrouver Franck Capra en réalisateur de comédies musicales. Ceci dit un tel ouvrage est forcément subjectif et je respecte ses choix à défaut de les partager tous. Les meilleures pages sont encore celles de son enfance, avec les projections à la maison quand il tournait la manivelle du Pathé Baby, des pages qui appellent lointainement celles de Bergman dans Lanternae Magicae.
Le livre.
Un article plus enthousiaste.
Un autre article plus enthousiaste.
05:59 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean marie gustave le clezio | |
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03/06/2008
So long road runner
08:14 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bo diddley | |
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01/06/2008
Haute tension
Clin d'oeil à mon ami le Dr Orlof qui explore en ce moment le polar dans sa bibliothèque idéale, une publicité trouvée dans un vieux Série Noire pour le magasine Suspense, le magazine à haute tension. James Cain, Mickey Spillane, David Goodis, de grands noms du genre. Recto et verso.
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22:55 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : publicité | |
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29/05/2008
Love you more
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Im in love again
Been like this before
Im in love again
This times true Im sure
Dont wanna end up like no nine day wonder
Ive been hurt so many times before
So my darlin' I will never leave you
Its in my blood to always love you more
Love you more
Its my heart again
That drives me so wild
I just cant explain
Although Im not a child
So why would I cry if you ever left me
Maybe cos you're all Im livin' for
With every heartbeat I want you madly
Its in my blood to always love you more
Love you more
Oh my love again
What I say is true
Though it may sound plain
I love you
And it means more to me than life can offer
And if this isn't true love then I am sure
That after this love there'll be no other
Until the razor cuts
The Buzzcocks juillet 1978
Photographie : The 5 P
09:23 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buzzcoks, punk | |
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17/05/2008
Soldats
Un lieu, Rouen, une date, 1916. Que font ces soldats ? En attente d'une décoration ou bien d'une permission ? Peut être la distribution du courrier... Il semble bien à regarder attentivement les poitrines, que ce soit la première hypothèse qui soit la bonne. Et puis cela explique le côté photo-souvenir à envoyer dans les familles. Sur le dos, les inscriptions sont en deux langues, anglais et français, avec un avantage de taille pour la première. La carte vient du studio Photo Belville au 39 rue Boucher de Perthes à Rouen.

06:56 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |
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14/05/2008
Réclame
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10:58 Publié dans Fonds de placards | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : publicité | |
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10/05/2008
Ballade de merci
L'un des plus fameux poèmes de François Villon, tiré du Testament écrit en 1461. Je crois me souvenir qu'il est dans le Lagarde et Michard, et que l'on a cherché à me l'apprendre en un temps où je n'étais pas foutrement moyenageux. Brassens et Pasolini étant passés par là, j'y suis plus sensible et me régale désormais de cette langue si colorée et de cet humour pré-rabelaisien.
A Chartreux et à Célestins,
A Mendiants et à Dévotes,
A musards et claquepatins,
A servants et filles mignottes
Portants surcots et justes cottes,
A cuidereaux d'amour transis,
Chaussant sans méhaing fauves bottes,
Je crie à toutes gens mercis.
A fillettes montrant tétins,
Pour avoir plus largement hôtes,
A ribleurs, mouveurs de hutins
A bateleurs trayant marmottes,
A fous, folles, à sots, à sottes,
Qui s'en vont sifflant six à six
A vessies et mariottes,
Je crie à toutes gens mercis,
Sinon aux traîtres chiens mâtins
Qui m'ont fait ronger dures crôtes,
Mâcher maints soirs et maints matins,
Qu'ores je ne crains trois crottes.
Je fisse pour eux pets et rottes ;
Je ne puis, car je suis assis.
Au fort, pour éviter riottes,
Je crie à toutes gens mercis.
Qu'on leur froisse les quinze côtes
De gros maillets forts et massis,
De plombées et tels pelotes.
Je crie à toutes gens mercis.
François Villon – Le testament
Source : Poésie française
06:15 Publié dans Saines lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois villon | |
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08/05/2008
Aimée Mann
10:05 Publié dans Morceaux en forme de poire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aimée mann | |
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