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26/03/2008

Poix de Picardie

J'avais envie depuis quelque temps d'une nouvelle rubrique pour mettre des trucs et des machins que j'ai dans mes placards, mes tiroirs, de vieux dossiers. Des images, des cartes postales, des cartes à jouer, des bricoles comme ça. Je commence avec cette carte postale, sans doute des années 60, de la petite ville de Poix de Picardie où étaient installée mes grands parents maternels. J'aime bien l'ambiance, les voitures et le magasin la ruche sur le côté. Sur la droite au milieu, le bâtiment un peu plus imposant, c'est l'hôtel de ville. (cliquez pour agrandir).
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24/03/2008

Devise

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22/03/2008

Nettoyage de printemps

Après Inisfree, il est temps de procéder ici aussi à un nettoyage printanier. Comme les oliviers, il faut tailler les blogs de temps en temps. Je vais mettre à jour quelques liens, dont ceux de monsieur Larcenet qui aime déménager souvent. Petit à petit, je vais intégrer les flux RSS des blogs en liens afin que vous puissiez, selon vos envies, voir un aperçu des dernières notes publiées et même vous abonner si le coeur vous en dit.

Sinon, j'ai modifié depuis peu la présentation. Elle me semble plus élégante mais ça reste assez futile. Plus important pour le confort du lecteur, j'ai ajouté sur la droite, en haut, un lien avec l'index des notes par mots clefs et par date.

Si vous passez par la cave du Dr Orlof, je vous recommande la série de notes autour de l'histoire de la littérature. Il s'agit d'explorer les grands mouvements et de partager ses découvertes. D'en faire aussi.

Un nouveau lien assez formidable : Au carrefour étrange, blog de curiosités hétéroclites, couvertures de livres, de disques, photographies, cartes postales, textes, revues, vidéo, autour de l'étrange donc, de l'érotisme, du fantastique. C'est superbe. Son animateur a pris le pseudonyme de Losfeld, du nom du fameux éditeur Eric Losfeld, disparu en 1979. Cet homme fut le fondateur des éditions Le terrain vague et on lui doit la parution des ouvrages de Benjamin Péret, Marcel Duchamp, Jean Boullet et Boris Vian ainsi que d'Emmanuelle. A noter qu'il fut un farouche combattant de la censure de ces années d'avant 1968, et un peu d'après encore. Il reste aussi l'éditeur de Midi-Minuit Fantastique, première revue conséquente consacrée au fantastique et à la science fiction qui reste une référence et un souvenir émouvant pour ceux qui l'ont connue. Au carrefour étrange perpétue l'esprit.

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De mon côté, mon nouveau temps de trajet me donne l'occasion de lire beaucoup plus. J'ai terminé le tome 4 du Combat ordinaire de Manu Larcenet, 1981 de Erik Emptaz, A la recherche de John Ford de Joseph McBride (à lire sur Inisfree), Lanternae magicae d'Ingmar Bergman et j'ai enfin découvert un épisode des aventures de Jean Valhardi par Jijé. A suivre selon mon inspiration sur l'Hispaniola.

19/03/2008

Conversation

Nostalgique, moi ? Pas forcément, mais comment ne pas soupirer de regret quand on découvre ce qu'à pu être la télévision. Voici, sur le site de l'INA, dans les désormais incontournables Archives pour tous, un passage de l'émission Bibliothèque de poche du 10 juillet 1970 dans lequel Michel Polac questionne René Fallet et Georges Brassens. Ceux-ci parlent de livres, de poésie, de Mon Oncle Benjamin de Claude Tillier, de Lamartine, Gide, Villon le poète préféré du chanteur, Leautaud, Aymé, Ovide, tant d'autres. Autant de talent, autant d'intelligence et de simplicité, c'est presque douloureux.

La vidéo

 

07/03/2008

La stratégie des antilopes

Le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais Juvenal Habyarimana est abattu au moment d'atterrir à Kigali, la capitale. Dans les heures qui suivent, les extrémistes Hutus de l'armée, de la garde présidentielle et des milices interahamwe éliminent les opposants Hutus dont le premier ministre Agathe Uwilingiyimana et enclenchent le mécanisme du génocide de la minorité Tutsie. Le génocide durera trois mois, impliquant étroitement la population Hutue dans les tueries de masse. Il fera environ 800 000 morts et s'achève lorsque le FPR (Front Patriotique Rwandais) composé de rebelles Tutsis venus de l'extérieur obtient la victoire militaire totale.

Jean Hatzfeld, journaliste, correspondant de guerre pour Libération, a couvert le Rwanda après les massacres. Ce sera pour lui un tournant décisif et il va consacrer désormais la plus grande part de son existence à étudier le génocide. Il va se focaliser sur le district de Nyamata, dans le sud. Là ont eu lieu deux massacres de masse dans les églises de la ville de Nyamata et à N'tarama dès le début, les 14 et 15 avril 1994. Ensuite, les cultivateurs Hutus, armés et encadrés par les miliciens, vont traquer les Tutsis dans les marais de papyrus au nord et dans la forêt de Kayumba. Traque méthodique et cruelle envers ceux qui étaient leurs voisins. Un génocide de proximité. Un mois plus tard, l'arrivée du FPR chasse les Hutus vers le Congo. Les soldats du FPR relèveront 50 000 cadavres et sauveront moins de 3000 rescapés.

« Je dis souvent qu'une guerre, c'est comme un fleuve qui déborde. Il inonde tout ce qu'il y a autour, c'est quand même une rivière qui coule. Un génocide, c'est quand la rivière s'assèche : il n'y a plus rien. Tant que je vivrai, je retournerai à Nyamata. Même si je sais que je ne comprendrai jamais." » (Le Monde, mars 2002 - Brigitte Salino)

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De ses nombreuses rencontres, Hatzfeld va tirer un premier livre, Dans le nu de la vie en 2001 (Éditions du Seuil), composé d'entretiens avec les rescapés des marais. En 2003, il interroge au pénitencier de Rimila une bande de tueurs dans Une saison de machettes (Éditions du Seuil), ouvrage impressionnant où l'auteur s'interroge simultanément sur ce livre qu'il est en train de faire. Le cycle se termine (provisoirement) l'an passé avec La stratégie des antilopes (toujours le Seuil).

Ce troisième ouvrage est à la fois plus complexe et plus déroutant que les deux précédents. Suite à la politique de réconciliation mise en place et imposée par le nouveau pouvoir du président Kagame (ex-chef du FPR), un certain nombre de tueurs ont été libérés en 2003. Il faut dire que la défaite des Hutus avait provoqué un exode de près de deux millions de personnes effrayées par les perspectives de vengeance puis ramenées manu miltari par le FPR. Ensuite, dans ce petit pays ravagé où tant de monde avait participé aux tueries, il a fallu de façon inédite concilier la reconstruction, la justice et la restauration d'une unité nationale. D'où cette situation étonnante des victimes rescapées et de leurs anciens bourreaux sommés de cohabiter à nouveau ensemble. Dans une communauté essentiellement paysanne comme celle de Nyamata, où c'est le voisin qui a découpé la famille de son voisin à la machette, l'idée qu'ils puissent se croiser au marché ou sur la route en se saluant poliment donne le vertige.

Jean Hatzfeld a donc retrouvé tant les rescapés du premier livre que les tueurs du second et les a interrogé sur cette situation, sur la façon dont ils la vivent, mais aussi sur l'image du génocide et sa mémoire près de quinze ans après les faits. Plus complexe, le livre passe d'une thématique à l'autre, d'un récit de survie dans la foret de Kayumba à des considérations sur les tribunaux coutumiers Gaçaça mis en place pour assurer l'exigence de justice ; de l'histoire incroyable du mariage entre Pio, le tueur, avec Josianne, la rescapée à la place de la religion et de Dieu. L'ouvrage livre aussi les interrogations de l'auteur sur son travail ainsi que ses comparaisons avec le génocide juif. Il montre également, et ce sont les plus beaux passages, la profondeur de la pensée des rescapés, leur détresse parfois mais aussi leur volonté de vivre. Hatzfeld leur laisse très souvent la parole et retranscrit sans doute avec beaucoup d'attention un français superbe aux expressions délicieuses et policées contrastant souvent avec la teneur tragique des propos. Il y a également quelques lignes admirables sur la beauté du pays, la beauté de l'Afrique. Et encore quelques lignes terribles sur les hommes, les africains comme les occidentaux. Un peu déroutant, cette construction en « bonds d'antilope » n'a pas la rectitude des deux précédents ouvrages. C'est plus un kaleidoscope ou un puzzle dont le lecteur comme, on le pressent, l'auteur, cherche à assembler les pièces pour lui donner un sens. Mais il n'y a pas plus de sens à Nyamata qu'a Auschwitz juste une réflexion sur l'humanité.

 

Les livres de Jean Hatzfeld

Photographie : Echecs 64

29/02/2008

Toute une époque

Un scopitone assez fantastique dans tous les sens du terme. Web of love par Joi Lansing. Admirez les couleurs et l'érotisme très nature.

 

27/02/2008

Rions un peu

Heureusement que le rire console de pas mal de choses. Si notre omniprésident vous déprime ou vous irrite, vous pouvez vous détendre un moment avec la Chronique du règne de Nicolas Ier de Patrick Rambaud. Dédié, entre autres, à André Ribaud, cette chronique des premiers mois du sarkozysme triomphant se place dans la filiation du Régne et de la Cour qui épinglaient les années 60 de Mongénéral dans Le Canard Enchaîné (avec les dessins de Moissan). Ton de mémorialiste, français raffiné du XVIIeme, ironie mordante, précision des portraits, Patrick Rambaud déploie avec talent toute la panoplie.

« C’est une chronique des six premiers mois du règne de Sarkozy, que j’ai voulue distante, vieillotte, quelque chose dans le genre de Saint-Simon. Les titres que vous avez évoqués sont un des moyens de créer cette distance. Je voulais pouvoir dire un maximum de choses sur le ton le plus léger possible. Quand Sarkozy a gagné l’élection, j’étais assez abattu, je n’avais pas le moral. Et puis un jour, chez Grasset, j’ai dit : « Il y a une chose que je pourrais faire, qui serait peut-être drôle, c’est ce que faisait André Ribaud au Canard enchaînédans les années 60, sur de Gaulle: “La Cour”. » (source : Leosheer)

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Comme quoi mon premier paragraphe est bien informé. Sans doute très au fait du petit monde parisien, Patrick Rambaud a tenu une comptabilité attentive des faits et des gestes de chacun. Son volume permet déjà de prendre un peu de recul sur une succession d'évènements menés tambour battants et dont le rythme imposé cherchait, et cherche encore, à neutraliser la temps de la réflexion. Nous retrouvons donc, en compagnie de la baronne d'Ati, du chevalier de Guaino, de la marquise de La Garde et autre duc de Sablé, les grands moments de notre Merveilleux Leader. L'élection, les vacances aux États Unis, le feuilleton avec l'Impératrice, la réforme judiciaire, la réforme des retraites des régimes spéciaux et les grèves de l'automne, le débauchage de l'ouverture. Tout y est, rien ne manque. Rien sauf Carla, mais notre Sentimental Leader est si rapide. Ce sera pour un second tome, une chronique supplémentaire a déjà été publiée sur le Nouvel Observateur. Et l'on en rit. Ce n'est pas de la grande littérature mais du bon boulot, ça se lit vite et ça fait du bien.

Le livre sur La boutique

20/02/2008

"Qui veut la peau du Domaine Public ?"

Un excellent article du non moins excellent Florent Latrive sur son blog Caveat Emptor. Tandis que l'on glapit à nouveau sur le « téléchargement illégal » tout en maintenant la tête de la licence globale sous l'eau, certains à la Commission Européenne envisagent d'allonger drastiquement la durée des droits d'artiste-interprète : 95 ans au lieu de 50 aujourd'hui. Et allez donc ! Latrive, auteur du remarquable Du bon usage de la piraterie(à télécharger ici) rappelle opportunément que cette décision, cousue de bonnes intentions, profitera surtout à une trentaine d'artistes aussi miséreux que Charles Aznavour, célèbre évadé fiscal, ou Johnny Halliday, célèbre presque évadé fiscal. Et puis bien sûr aux gros producteurs type Universal qui pourront continuer 45 ans de plus à presser le citron de leurs catalogues de droits tout en pleurant sur la baisse des ventes de CD. Mon coeur saigne pour eux. Latrive rappelle aussi opportunément l'intérêt et l'importance du Domaine Public, honteusement absent du débat actuel.

 

[...] il est aussi possible de défendre le domaine public avec pragmatisme, en pointant le travail d’éditeurs spécialisés dans la mise en valeur d’oeuvres oubliées et non rentables depuis longtemps, comme Frémeaux et associés. Ou le le travail passionnant d’archivage permis par le numérique, avecArchive.org ou le récent projet de mise à disposition de films de l’enfance du ciné par le boss de Lobster, l’European Film Treasures. Allonger la durée des droits, c’est rendre plus difficile, voire impossible, ces projets. Allonger la durée des droits, c’est nier la valeur politique du domaine public, seul espace réellement commun d’une culture libérée des pures contraintes marchandes.

 

Évidemment, si on se met à utiliser les grands mots.

14/02/2008

Tout un programme

Ma compagne assène avec régularité Une chanson douce à ma fille pour essayer de l'endormir, ce qui fait que je ne suis pas très objectif avec ce morceau. Néanmoins, Henri Salvador, ça reste pour moi le 45 tours avec Zorro est arrivé (sans se presser) que je passais en boucle quand j'étais petit. Sur la seconde face, il y avait un truc délirant : Avec la bouche, que je ne comprenais pas bien à l'époque. Son travail avec Boris Vian est remarquable et des chansons comme Le blues du dentiste sont toujours aussi agréables à écouter. Voilà, le lion est donc mort et je trouve amusant de lui rendre hommage avec ce morceau, à lui qui avait soutenu vaillamment l'homme du "travailler plus pour gagner plus". Ô ironie de l'histoire !
 

05/02/2008

Nuit et brouillard

Jamais je n'oublierai cette nuit, la première nuit dans le camp, qui a fait de ma vie une longue nuit, sept fois maudite et sept fois scellée. Jamais je n'oublierai cette fumée. Jamais je n'oublierai les petits visages des enfants, dont je vis les petits corps se changer en rubans de fumée sous un ciel bleu silencieux.
Jamais je n'oublierai ces flammes qui ont consumé ma foi pour toujours.
Jamais je n'oublierai ce silence nocturne qui m'a privé, pour toute l'éternité, du désir de vivre. Jamais je n'oublierai ces moments qui assassinèrent Dieu et mon âme et réduirent mes rêves en cendres. Jamais je n'oublierai ces choses, quand bien même je serais condamné à vivre aussi longtemps que Dieu Lui-même. Jamais.

La nuit – Elie Wiesel

Éditions de Minuit

02/02/2008

T'as voulu voir...

Une version hilarante du Vesoul par Jacques Brel en queue de pie avec arrangements symphoniques. Quel chanteur et quel acteur !
 

31/01/2008

Femmes

Il y a quelque chose que j'aime beaucoup dans l'univers des blogs, c'est le plaisir de la découverte inattendue. Il m'arrive ainsi de faire des recherches un peu au hasard, me laissant porter par les liens et puis, parfois, on tombe sur une véritable caverne d'Ali Baba. C'est le cas du blog femme, femme, femme animé par un antiquaire passionné qui propose (et en créative commons je vous prie) une impressionnante collection d'illustrations de la femme dans l'art. Peintures, sculptures, dessins, photographies, raretés, modernes et anciennes, belles, belles, belles. Un ravissement. Je lui dédie, s'il ne l'a pas déjà, l'image ci-dessous qui dort dans mon PC depuis très longtemps. Il s'agit du tableau de Goya : La Maja nue.

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29/01/2008

L'ami américain

Cher Bruce,

 

Il y a bien deux mois que j'aurais du écrire un petit quelque chose sur votre nouvel opus sobrement intitulé Magic. Pour la première fois depuis bien longtemps, je n'ai pu m'accorder le temps d'une écoute approfondie et du coup, je suis resté sec.

Emporté par le démarrage en fanfare de Radio nowhere, mes premières écoutes rapides m'ont donné la même impression que la découverte d'Human touch (je sais, ça ne nous rajeunit pas), ce qui n'est pas forcément une critique sous mon clavier. Disons que l'album m'est apparut comme un bloc trop uniforme, carré, sans aspérité. Je n'y retrouvais ni le souffle donné à la thématique puissante de The rising, album des retrouvailles avec le E-street Band, ni l'éclectisme surprenant de Devils and dust. Après les déchaînements festifs de votre expérience avec les musiciens des Seegers sessions, qui vous ont permis de revisiter votre propre répertoire avec fraîcheur, je restais un peu sur ma faim. Ce qui me manquait, en fait, c'est un de ces morceaux qui vous transportent, un de ces morceaux dont vous avez le secret et qui emportent l'album vers les sommets, un morceau immédiat, indispensable. Mais ce morceau, vous l'aviez déjà écrit juste avant, c'est American land. Je ne pouvais pas rester sur cette impression.

Il me fallait faire une pause et prendre un peu de temps. C'est fait. Depuis que mon trajet pour aller au boulot s'est considérablement allongé, je me suis fait offrir un lecteur MP3 et bien calé dans mon siège de TER, je vous ai découvert enfin.

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Magic, finalement, c'est comme ces vins qui ont besoin d'être carafés et de reposer un moment pour révéler tous leurs arômes, toute leur puissance. Du bloc de son brut se sont détachés les nuances subtiles de douze titres et j'ai trouvé mon morceau phare dans Girls in their summer clothes. Comme vous l'avez déclaré, cher Bruce, c'est une de ces histoires qui ne peuvent exister que dans un morceau de rock. Une série d'impressions, une ballade en ville, le soir, dans la lumière d'été qui décline, une ballade qui en rappelle d'autres du côté d'Atlantic City ou d'Asbury Park, New-Jersey. Atmosphère ténue, un peu mélancolique, un mouvement joyeux et tendre pourtant, plein d'espoir. La grâce des corps féminins saisis comme dans un ballet, flottant autour de vous, filant comme le temps, les jeunes filles en fleurs.

Things been a little tight
But I know their gonna turn my way

 

Et dans le restaurant, Frankie's dinner, tellement américain, se joue quelque chose d'essentiel qui rappelle Dancing in the dark et son état d'urgence amoureuse. C'est véritablement une de vos plus belles chansons, portée par une mélodie simple, soulignée par le piano de Roy Bittan, les accents morriconiens du début et ce délicieux changement de rythme au milieu, j'en ai des frissons à chaque fois.

A partir de là, chaque morceau révèle sa personnalité et il y a bien de la magie là-dedans même si celle du titre renvoie à l'expression ironique de votre critique des dirigeants américains, escamoteurs patentés. Ceci dit, le mot aura bien servi aux chroniqueurs rock en mal d'inspiration, cherchant désespérément à rattacher votre dernier album à d'autres oeuvres e d'autres temps. L'un d'eux est même remonté à Darkness on the edge of town.

Trust none of what you hear
And less of what you see
This is what will be, this is what will be

 

Magic, la chanson, est un beau morceau politique plein d'humour noir, porté par la mandoline de Little Steven et une mélopée envoûtante. Cette veine de votre inspiration se retrouve avec bonheur dans Gypsy Biker sur le retour du cadavre d'un ami partit « faire l'Irak » et revenu entre quatre planches, une ballade poignante, et Last to die, inspiré par la phrase célèbre de John Kerry à propos du Vietnam : « qui sera le dernier à mourir pour une erreur? ». les autres morceaux déclinent vos thèmes fétiches, l'amour et la difficile recherche du bonheur, le sentiment du temps qui passe et l'importance des racines (très belle Long walk home). La foi qui nous anime, une aspiration violente qui nous porte et trouve une expression idéale dans la force de votre musique. Et c'est ainsi que, vous deviez en avoir envie depuis longtemps, vous avez repris cette phrase qui a électrisé tant de vos publics en concert pour cette véritable machine de guerre qu'est Radio nowhere : Is there anybody alive out here ? ». Présent !

 

Le CD sur la boutique

L'album sur le site officiel

Une belle chronique en anglais par Tom Watson

14/01/2008

La vie d'Evelyne

Les blogs dessinés ont poussé sur la toile comme cent fleurs au printemps. Il y a ceux des « professionnels de la profession qui optent pour le carnet de note (passionnant Larcenet qui vient de nous annoncer son déménagement), ceux qui optent pour une oeuvre structurée retrouvant l'esprit du feuilleton (Frantico, paix à son âme virtuelle, les aventures de Nina et de son papa). Il y a les amateurs qui crobardent sans retenue comme MarieElias. Entre les deux s'est ouvert un bel espace pour les nouveaux impétrants construisant leur oeuvre sous nos yeux esbaudis. Il y a du bon, il y a du mauvais, mais en vérité je vous le dis, le bon est souvent pas mal du tout. Et à la forme du blog, le principe du journal intime sied particulièrement.

Ma vie, mes amours, mon boulot ou son absence, ma plante en pot. Le succès emblématique de Miss Gally repose sur ces éléments de base associés à un solide sens de l'humour et à une qualité d'écriture au niveau du texte et des dessins que l'on a plaisir à voir s'affirmer au fil des notes. Je dois dire que je regrette le temps où la miss publiait régulièrement d'un côté ses démêlés avec Georgette, plante verte, et de l'autre ses expériences érotico-olfactives avec son amoureux. Mais tout passe et même Franquin a arrêté Spirou un jour.

 

Dans ce registre de l'aventure au quotidien, j'avoue avoir été séduit, je ne suis pas le seul, par le blog d'Evelyne Louvre-Blondeau. Cette jeune femme à l'ardente chevelure enseigne le latin avec courage, elle aime boire, cuisiner, paresser, se faire sodomiser au sortir de la douche par son mari, les poésies de Houellebecq (soupir), les dessins de Blutch et le surfer d'argent de Moebius (faut essayer celui de Buscema). Elle s'est défoncée une fois à la noix de muscade, trouve Molière surfait (allons bon) et que Fred Astaire ne crève pas particulièrement l'écran. Malgré cette ultime faute de goût c'est tout à fait passionnant. Evelyne Louvre-Blondeau mène la vie parisienne comme on la voit beaucoup dans le cinéma français actuel. Elle pourrait être incarnée par Sandrine Kimberlain ou Karine Viard. Elle a le sens du détail d'Amélie Poulain. Du style donc, un dessin très personnel, très maîtrisé, avec des notes en deux parties. Une partie texte souvent courte sur des petites choses de la vie puis une partie dessinée alternant grand dessins fouillés (ICI) et, dans une technique assez cinématographique, des cadres plus serrés. La belle a beaucoup d'humour et une façon directe d'aborder le sexe, exposant ses relations avec son tendre mari avec passion et sensualité. Une façon directe qui vient de lui valoir une page d'avertissement en préambule au blog : ce n'est pas pour les enfants. Bonne lecture.

30/12/2007

Hommage à Oscar Peterson

28/12/2007

Les aventures d'un branleur

J'ai découvert l'univers de Joe Matt avec son premier album Peep-Show paru en 2001. Il est de retour avec un nouvel opus au titre éloquent : Épuisé. Étalé sur son lit, le corps enfoncé de dos dans un matelas, notre héros git comme une loque au milieu de mouchoirs en papier froissés. L'aventure commence.

J'avais craint que ce genre de récits dessinés nourris à l'autobiographie et aux expériences personnelles de devienne aussi lassant que ce qu'ils sont trop souvent au cinéma, mais non. De Marjane Satrapi (Persépolis) à Nicolas Wild (Kaboul disco), de Manu Larcenet (Le combat ordinaire) à Harvey Pekar (American Splendor), de Chester Brown (Le playboy) à l'illustre Art Spiegelman (Maus), je suis passé avec ravissement d'un univers à l'autre. Peut être suis-je toujours bien tombé, mais je me suis passionné pour toutes ces histoires et les tiens pour le meilleur de la bande dessinée actuelle, à quelques exceptions près.

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Joe Matt est un admirateur de Robert Crumb et se glisse dans les pas de son modèle. Son autoportrait, (jusqu'à quel point ?) est impitoyable, d'une précision d'entomologiste et d'un humour cru à point. Dessinateur, Joe est en proie à de nombreuses manies obsessionnelles. Il peut devenir fou face à des situations très ordinaires, folie qui transforme les souris en montagnes infranchissables. Ainsi il prend l'habitude de faire pipi dans un bocal plutôt que d'utiliser les toilettes communes de l'immeuble où il habite, tellement il est angoissé de croiser ses voisins. Bien sûr, le bocal finit par lui poser des problèmes. Collectionneur maniaque, il cherche à vendre certaines de ses pièces les plus chères pour le regretter aussitôt l'affaire conclue. En passant, je dois à Joe Matt la découverte du travail de Franck King (Lien). Joe a un but dans la vie : arriver à vivre de ses rentes. Il attend que les intérêts de son maigre capital soient suffisants pour lui assurer sa subsistance. Il se prive donc de tout avec de savants raisonnements qui font se bidonner, parfois se mettre en colère, ses amis Chester et Seth. Joe est le champion des radins.

 

Le pire, le meilleur pour le lecteur, c'est sa vie sexuelle. Avec une cruauté hilarante, Joe Matt nous dévoile une personnalité d'obsédé sexuel haut de gamme. Ses fantasmes, son sale caractère et sa timidité maladive lui avaient déjà fait perdre sa petite amie Trish. Dans Épuisé c'est le porno qui a pris toute la place dans sa vie. Bien qu'il se lamente de l'absence d'une compagne, Joe passe son temps à compiler des vidéo sur d'improbables durées, usant ses nuits en plaisirs solitaires, culpabilisant de ne plus pouvoir travailler, fébrile, pitoyable et touchant pourtant. Je ne saurais trop vous conseiller de faire la connaissance de Joe.

 

L'album Épuisé

Joe Matt sur Myspace

La page de Joe Matt sur Drawn and Quarterly

Une critique sur Benzine

Joe Matt, portrait de l'artiste en branleur sur Fluctuat

Une belle case

 

21/12/2007

René Goscinny dans le texte

«La honte de rire vient de la crainte d'être surpris en état de moindre défense.»

«J'ai la faiblesse de penser qu'en général, la méchanceté n'est pas une preuve d'intelligence.»
«Quand vous êtes très jeune, l’humour est une défense. Par la suite, il peut devenir une arme.»
«A vaincre sans péril, on évite des ennuis !»

« Je ne suis pas moraliste, je ne donne pas de leçons, je n'ai jamais pu me prendre au sérieux, et j'aime faire rire.»
« Qu'achèteriez-vous si vous deveniez très riche ? — J'ai acheté un appartement. »

" Il n'y a pas de définition de l'humour. Un grand humoriste anglais a dit un jour que l’humour le faisait penser à une grenouille : quand on ouvre la grenouille, on sait comment elle fonctionne, mais elle ne vit plus "

le site officiel

10/12/2007

Il est temps de s'y remettre

14/10/2007

Rencontres à Nice

Comme chaque année, je participe à l'organisation des Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice par l'association Regard Indépendant. Ce qui prend pas mal de temps. 9e édition le 18 puis du 22 au 28 octobre avec du court métrage, de la vidéo, du documentaire, de la musique, des invités et une nuit blanche du cinéma avec un peplum et un western italien. Rien que ça ! Je vous invite à visiter le blog des Rencontres en cliquant sur l'affiche ci-dessous. Et si vous êtes sur Nice, vous serez les très bienvenus.
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08/10/2007

Long walk home - 2007