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10/05/2007

Deux bonnes nouvelles (il y en a)

Réaction à chaud avec le nouveau blog de Frantico : Nico Shark, votre nouveau chef du personnel. Ca commence cool-cool, zen-zen, mais ça devrait prendre rapidement sa vitesse de croisière (au large de Malte, pouf, pouf). Et on peut proposer un scénario. C'est bon de rire, parfois. (Merci pour l'information, Pierrot)

Est-ce que, par hasard, par le plus grand des hasard, sans me risquer aux plus folles hypothèses, avec les précautions les plus précautionneuses, Larcenet et Ferri ne seraient pas en train de nous préparer un épisode de Spirou et Fantasio ? ICI.

09/05/2007

Chanson de circonstance

Paroles d'Eugène Pottier (1886) sur l'air de T'en fais pas Nicolas de Parizot. Pottier est également l'auteur de L'Internationale et du Temps des cerises. Un expert.


On l’a tuée à coups de chassepot,
À coups de mitrailleuse
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse.
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.


Refrain
Tout ça n’empêche pas Nicolas
Qu’ la Commune n’est pas morte.
Tout ça n’empêche pas Nicolas
Qu’ la Commune n’est pas morte !

Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes.
Et les cent mille assassinats,
Voyez ce que ça rapporte.


On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l’aorte.


Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence.
Achevez les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d’ambulance
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.


Les journalistes policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d’ignominie.
Les Maxim’ Ducamp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.


C’est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes.
À l’enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes
Fait est qu’on était un fier tas
À lui servir d’escorte.


C’ qui prouve en tous cas Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte.
C’ qui prouve en tous cas Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte !

Bref tout ça prouve au combattant
Qu’ Marianne a la peau brune,
Du chien dans l’ ventre et qu’il est temps
D’crier vive la Commune !
Et ça prouve à tous les Judas
Qu’si ça marche de la sorte


Ils sentiront dans peu nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte.
Ils sentiront dans peu nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte !


Vous pouvez en télécharger une version MP3 libre de droits ICI.

05/05/2007

Proposition

La 35e édition du festival international du film de La Rochelle (29 juin – 9 juillet) rendra hommage à John Ford en proposant une rétrospective en collaboration avec l'Institut Lumière. Il m'est venu l'envie de proposer à mes camarades bloggeurs de profiter de l'occasion pour organiser ce que nos amis cinéphiles américains appellent un blog-a-thon. Pour mémoire, vous pouvez consulter ceux auxquels j'ai participé sur Angie Dickinson et Alfred Hitchcock.


Le principe en est simple. Sur la période du festival, ceux qui le souhaitent publient sur leur blog une ou plusieurs notes sur le sujet et l'ensemble est mis en réseau à partir d'Inisfree (ce qui, en l'occurrence ne manque pas de sel). Nous devrions obtenir sans aucun doute un superbe ensemble critique aussi divers que nos écritures respectives. Je précise qu'il n'y a rien à gagner sinon le plaisir d'échanger sur le grand homme. Je vous propose donc la tenue du :

Blog-a-thon John Ford

29 juin au 9 juillet 2007

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Si vous êtes intéressés, inscrivez-vous en commentaire. Pour les lecteurs qui souhaiteraient participer mais qui n'ont pas de blog, je serais ravi d'héberger leurs textes pour l'occasion. Qu'on se le dise !


Quelques repères :

Filmographie sur IMDB

Dossier John Ford sur le littéraire.com

Fiche Wikipedia

John Ford sur le Ciné-club de Caen


Photographie : domaine public (source Wikipedia)

04/05/2007

Anniversaire

Certes, nous aurions pu les convaincre et les conquérir,

Car l'angoisse de l'ouragan est émouvante.

Oui, l'ouragan allait bientôt venir ;

Mais cela valait-il la peine que l'on en parlât et qu'on dérangeât l'avenir ?

Là où nous sommes, il n'y a pas de crainte urgente.

 

René Char

1907 - 1988

01/05/2007

Le petit démagogue

Les lecteurs de l'Hispaniola savent combien j'apprécie les articles de Jean-Luc Porquet dans le Canard Enchaîné. Il vous reste moins d'une semaine pour trouver et lire (mais ça se lit vite) Le petit démagogue publié par Porquet aux éditions de la Découverte. Le petit démagogue en question est bien sûr l'ex-ministre candidat peut-être bientôt président. Le livre est une « version entièrement actualisée, remaniée et sarkozyée » de Le faux parler paru en 1992. C'est à la fois drôle et inquiétant, c'est aussi malheureusement le genre d'ouvrage qui ne touche généralement que ceux qui sont déjà plutôt convaincus. Pour peu que l'on s'intéresse de façon critique à Nicolas Sarkozy, on n'apprendra pas grand chose sur lui ni sur ses méthodes : ses rapports avec les journalistes, son autoritarisme, son culot monstre, ses formules à l'emporte-pièce, son agitation médiatique perpétuelle, ses trahisons, sa culture du résultat, la façon dont il a évacué son piètre bilan. Rien qui n'ai été dit, redit, écrit voire filmé. Porquet en fait une exposition claire et complète et en démonte les mécanismes. Mais bon, qui à l'UMP prendra le temps de lire ce livre ?

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Ce qui est plus original, c'est la mise en parallèle avec les histoires de démagogues plus fameux, plus terribles aussi : Savonarole, le moine florentin, Milosevic, Evita Peron, le général Boulanger, Poujade, il cavalière Berlusconi... Si Nicolas Sarkozy ne peut être mis sur le même plan (c'est un républicain, du moins c'est ce que nous sommes nombreux à nous dire pour nous rassurer), il utilise bel et bien les mêmes méthodes et, en creux, Porquet révèle le secret du succès de son sujet d'observation : son pouvoir de fascination. Car si ainsi exposées avec le recul de l'histoire, les outrances des démagogues semblent énormes jusqu'au ridicule, jusqu'au baroque (il faut lire le portrait de Huey Long, gouverneur de la Louisiane dans les années 20/30 ou le récit des prêches de Savonarole), elles sont aux foules manipulées, dans le feu de l'actualité, frappées au coin du bon sens. Le démagogue est un séducteur. Jusqu'aux réveils, toujours douloureux. Illustrations de Cabu.

Le livre

21/04/2007

Jaurès

Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques

 

11/04/2007

Ariane

« O nos visages blêmes, nos mains sur nos bouches tremblantes et nos yeux pleins de larmes. O ce jour-là nos visages... les avons-nous déjà oubliés ? La honte de ce jour-là, l'avons-nous déjà oubliée ? Voulez-vous les revoir, ces visages ? Moi, non. »


Chronique bien troussée d'Ariane Mnouchkine chez Libé, la suite ICI.

06/04/2007

3e Gnossienne de Satie par Sarah Bahoum

"Je préfère la musique que j'aime à celle que je n'aime pas"

Erik Satie 

 



22/03/2007

Accusé, levez-vous !

Françaises, français.

Belges, belges.

Cancérologues, cancérigènes, monsieur l'Humoriste.

Mon hébergeur pendu haut et court.

Lecteurs adorés.

Salut ma flemme, bonjour la référence et mon courroux... coucou !


Ah ! Que ces ultimes mots sonnent comme un cri de ralliement culte, et pas seulement du denier, pour toute une génération d'auditeurs radiophoniques. Mais pas pour moi. Non, chers lecteurs, non je n'écoutais pas la radio entre 1981 et 1983, Dieu me tripote (merci mon dieu). Ni avant, ni après. Ni radio ni, un peu plus tard, télévision. C'est une hygiène de vie, il y a suffisamment de conneries sur Internet. Mais nous ne sommes pas là pour parler de moi, mais de l'accusé ci-devant Desproges, Pierre de son prénom, censément humoriste de profession et accusé, crime impardonnable, d'être mort. Desproges Pierre dont je n'hésiterais pas à demander la tête si c'était encore possible. Car un humoriste, ça ne meurt pas comme cela, monsieur, surtout s'il a le malheur d'être drôle. Et jeune avec ça ! C'est un coup à vous statufier, vous mythifier, vous empailler, vous intouchabiliser. C'est un coup à ce que votre éditeur vous ressorte un tirage spécial sur joli papier avec extraits de manuscrits et marque page collector, ça ! Un coup à ce que l'on publie la moindre de vos liste de courses au supermarché du coin rédigée en hâte sur un ticket de métro, ça ! Un coup à vous sanctifier aussi, car qui oserait dire aujourd'hui, mis à part quelques pisse-froid grabataires, staliniens ou nostalgiques du maréchal nous voilà, qui oserait dire ou écrire que vous étiez un humoriste médiocre, vulgaire, atrabilaire et obsédé, déversant votre hargne, votre haine avec un H comme Halimi, et vos jeux de mots laids pour gens bêtes à travers des média complaisants et naïfs qui ne connaissaient pas encore les subtilités du Loft et de la Star Academy, et sous la couverture d'un vernis de relative maîtrise de la langue française ? Qui ? Qui que je te me le... et sans gants encore. Car soyons francs, chers lecteurs, que pouvait-on attendre d'un homme qui ne connaissait ni les blogs, ni les forums, ni les portables, merveilles de notre technologie moderne, un homme allant jusqu'à écrire ses textes à la main ? Et pourtant, cet homme que vous aimeriez avoir devant vous, n'hésita pas en ces premières années d'une France socialiste, pouf, pouf, à s'emparer de la robe sacrée de la justice sous laquelle je ne vous dis pas, pour se faire Fouquier-Tinville d'opérette et instruire les cas pendables de figures aussi marquantes que Daniel Cohn-Bendit, PPDA, Dorothée, Pierre Perret, Claire Bretecher, Yannick Noah, José Giovanni, sans oublier le gros borgne blond national qui lui inspira cette phrase définitive : «  On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ». L'acte d'accusation, chers lecteurs, est édifiant. Il est là, devant vous, 370 pages des réquisitoires du tribunal des flagrants délires. Car Desproges, Pierre, est coupable, mille fois coupable de nous avoir laissé en plan comme ça, sans sa parole à « désacraliser la bêtise » et cet ouvrage, hilarant, émouvant, indispensable, vous en convaincra mieux que moi.

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Le site de l'accusé

L'accusé sur Wikipedia

Une vidéo de l'accusé

Le livre(et le reste du dossier)

14/03/2007

L’histoire des Gauches en France

Je viens de refermer la dernière page du second tome du gros pavé de L’histoire des Gauches en France. Livre somme dirigé par Jean-Jacques Becker et Gilles Candar aux éditions la Découverte. C’est un brillant voyage à travers un peu plus de deux siècles d’idées, de luttes, d’hommes et de femmes, des différents courants et mouvements qui ont composé les Gauches françaises. Car bien avant d’être un temps « plurielle », la Gauche en France a toujours pris de multiples visages. Révolutionnaires de 1789, 1792, 1794, 1830 et 1848 ; bonapartistes un temps, défenseurs de la République en 1851, membres de la Commune en 1871, socialistes, radicaux, communistes, anarchistes, situationnistes, syndicalistes… Vaste monde !

Cet ouvrage long mais d’une lecture aisée et prenante visite toutes les familles, s’attache aux grands moments constructeurs de grands mythes : l’affaire Dreyfus, le combat laïque, le front populaire, la Résistance, mai 68, l’Union de la Gauche… Les grandes figures défilent, Jaurès et Blum entre autres pour un cours de rattrapage pour candidat ignorant, comme les grandes idées, du marxisme inévitable à la laïcité indispensable en passant par les utopies du XIXe et celles de mai 68, encore, pour conclure sur un portrait contrasté de l’homme de gauche en l’an 2000.

Je suis plutôt content d’avoir terminé cette lecture enrichissante avant les élections. C’est toujours utile de savoir un peu d’où l’on vient. D’autant que les nombreux auteurs de cette histoire ne sont en rien dogmatiques et n’hésitent pas, au fil des chapitres, à pointer les contradictions, renoncements, impasses et glissement des gauches. Ainsi le bon vieux débat entre révolution et réforme est aussi vieux que la notion de gauche elle-même. Il est au cœur de la scission historique de 1920 entre socialistes et communistes et semble toujours vivace aujourd’hui à suivre les dernières péripéties politiques. Plutôt réformiste moi-même, je note que l’essentiel des avancées, je veux dire des avancées réelles qui constituent depuis deux siècles l’identité que ce que j’appellerais le camp progressiste, ont été rendus possibles par l’alliance d’une grosse dose de réformiste (et donc de compromis) avec une pointe de grand soir. Mais juste une pointe.

Bon, je ne sais pas trop comment ça va tourner en avril-mai. Depuis quelques années, on a le sentiment qu’une page se tourne mais qu’elle a du mal à le faire. Que les Gauches, l’institutionnelle autour du Parti Socialiste et la radicale autour des mouvements altermondialistes qui peinent à s’unir, ont du mal à bien saisir ce monde qui bouge trop vite et à l’accompagner comme aux grandes heures. Mon vieux fond optimiste me pousse à penser que ça va se tasser et puis, sans recul, on y voit que dalle. Dans l’attente, lecteur chéri, je ne saurais trop te conseiller cette saine lecture de ces deux tomes qui trouveront une place de choix dans toutes les bibliothèques de goût. Même celles qui ne sont pas spécialement à gauche.

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Une critique dans Lire

Un long article dans les clionautes

Le livre

11/03/2007

Exotic mood

28/02/2007

Joyeux anniversaire !

J'ai créé Gaston pour me reposer au moment où je butais sur Spirou. Je l'ai créé pour illustrer ma flemme. Même au moment de ma dépression, je l'ai dessiné et cela me reposait.

 

André Franquin

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23/02/2007

Julie London

10/02/2007

From this moment on

Je suis resté un moment en froid avec la belle Diana Krall. Cela date de la fois où je l'ai vu se produire en public, à Nice. Comme je le crois beaucoup de spectateurs à priori conquis par avance, nous avons été très déçus. Un set d'à peine une heure, enchaînant les morceaux de façon impersonnelle, techniquement brillante mais mécanique, comme absente. Moi qui suis habitué à la chaleur et l'énergie de gens comme Springsteen, ce fut la douche froide. A sa décharge, il faut avouer qu'une altercation entre deux spectatrices au beau milieu du concert n'a rien arrangé. Tandis que ça criait au balcon, Diana Krall s'est croisée les bras devant son piano, nous disant qu'elle n'était venue que pour jouer de la musique. Pénible sans doute pour elle mais un peu court.

Pourtant j'étais complètement tombé sous le charme de ses deux sommets, The look of love et When i look in your eyes. Sa voix chaude et bien timbrée, la vivacité scat de certains passages, ses choix impeccables (Bacharah, Porter, Gershwin), ses liaisons avec le cinéma à travers la chanson écrite pour le film de Clint Eatswood, les souvenirs de comédies musicales... Et par dessus tout une façon de créer une ambiance intime, comme si elle ne chantait que pour vous. Et puis ces pochettes glamour où elle offrait au regard ses longues jambes. Je sais, on s'éloigne du jazz, mais comme je l'ai écris plus haut j'étais sous le charme. Jusqu'à ce fichu concert.

Même si le projet était plus personnel et sans doute plus risqué, j'ai eu du mal à la suivre sur The girl in the other room ou sur le sympathique et banal Christmas songs. Entre temps, mon disquaire favori m'avait fait découvrir Stacey Kent qui, dans un registre proche, possède une qualité qui manque un peu à la blonde Diana : l'humour. Kent a une proximité, une décontraction qui, sans empêcher l'émotion et la sensualité dans le chant, tranche agréablement sur le petit côté diva que cultive Krall. Mais je ferais quelque chose sur Stacey Kent une autre fois. Il suffit de dire qu'elle avait supplanté largement Diana Krall sur la platine et dans mon coeur.

Me voici réconcilié. J'écoute avec régularité From this moment on, son nouvel album qui renoue avec ses plus beaux moments. Je le fais aussi écouter à ma fille qui ne s'en plaint pas. J'ai retrouvé la Diana Krall que j'appréciais et j'en suis heureux. On y retrouve une très belle collection de standards comme Little girl blue de Richard Rogers ou Isn'T This A Lovely Day d'Irving Berlin (chanté naguère par Fred Astaire dans Top Hat), des arrangements sophistiqués et surtout une tonalité générale plus légère, plus décontractée que dans certains autres albums. "Cet album coïncide avec la période la plus heureuse de ma vie " déclare-t'elle "et je pense que ça s’entend dans la musique. Elle reflète tout à fait mon état d’esprit actuel : la joie que j’ai dans ma vie de tous les jours, le mariage, la famille. L’espoir que j’ai dans l’avenir. " Il est vrai qu'elle attend son premier enfant et que, d'une façon ou d'une autre, il y a une sincérité, une générosité qui transpire dans chaque note et chaque mot. Le titre lui même, « à partir de maintenant » semble emblématique d'un nouveau départ. Un départ qu'elle prend avec un retour aux sources et l'affirmation d'un talent majeur.


Pistes :

Diana Krall sur Wikipedia

Site officiel

Le point de vue de Piotrek

Le CD

09/02/2007

Réconciliation

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07/02/2007

Détente sous l'orage

05/02/2007

Nous soutenons Charlie Hebdo...

« Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait » (Michel Audiard)

Procès des caricatures
"Nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de critiquer toutes les religions

Le procès qui s’ouvre au Tribunal de grande instance de Paris du 7 au 8 février 2007 est d’une extrême importance. Charlie Hebdo est poursuivi pour avoir republié les douze dessins danois du Jyllands-Posten sur Mahomet.
Dans un contexte où des intégristes menaçaient de mort quiconque osait soutenir les journaux et pays pris pour cibles, ce journal a choisi de rester fidèle à sa tradition de liberté de ton et d’expression envers toutes les religions et tous leurs symboles : le pape comme Mahomet.
Il l’a fait en mettant ces douze dessins à disposition du grand public, afin qu’il se fasse une opinion par lui-même.
Pour ne pas céder aux injonctions intégristes.
Par solidarité avec Jacques Lefranc, rédacteur en chef de France-Soir, qui venait d’être licencié pour avoir eu ce courage.
Parce que si tous les journaux d’Europe avaient fait de même, l’intimidation des extrémistes aurait échoué.
Parce que si tous les journaux d’Europe s’étaient pliés à cette injonction, leur silence aurait signé la victoire des extrémistes.
Malgré ce climat, des organisations musulmanes traditionnelles (la Mosquée de Paris), intégristes (l’UOIF) et même l’un des bailleurs de fonds de l’islam extrémiste wahhabite en provenance d’Arabie Saoudite (la Ligue islamique) ont choisi d’ajouter à l’intimidation une menace judiciaire en intentant à Charlie Hebdo, au titre des lois antiracistes, un procès pour « injures publiques à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur religion ».

Deux dessins sont visés : celui montrant Mahomet avec une bombe dans son turban, mais aussi celui où Mahomet freine un groupe de kamikazes par cette annonce : « Stop, on n’a plus de vierges en stock. » La couverture du numéro, où Cabu représente un Mahomet « débordé par les intégristes » et qui les désavoue (« C’est dur d’être aimé par des cons ») est également poursuivie pour « injures », alors qu’elle visait justement à montrer un Mahomet se désolidarisant des extrémistes.
C’est dire la confusion entretenue par cette plainte contre un journal qui combat depuis toujours à la fois le racisme et l’intégrisme. Nous refusons cet amalgame, facilité par l’utilisation abusive du mot « islamophobie », consistant à confondre la critique légitime de l’extrémisme islamiste et du terrorisme instrumentalisant les symboles de l’islam avec du racisme à l’encontre des individus de religion musulmane.

Certains nous disent aujourd’hui que le contexte géopolitique devrait inciter à la prudence, voire au silence. C’est tout le contraire. La liberté d’expression et la laïcité ont besoin d’être réaffirmées comme rarement. Ceux qui résistent à l’intégrisme n’ont que la plume et le crayon pour faire face aux menaces. Des démocrates du monde entier, notamment musulmans, espèrent trouver en Europe, et tout particulièrement en France, un havre laïque où leur parole n’est entravée ni par la dictature ni par l’intégrisme.
Si Charlie Hebdo venait à être condamné, si l’autocensure généralisée devait faire jurisprudence, nous perdrions tous cet espace commun de résistance et de liberté.
Pour ces raisons, nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de continuer à critiquer toutes les religions sans exception."

Envoyer vos signatures (nom, prénom, présentation) à soutien@charliehebdo.fr
Pour suivre l’évolution du comité de soutien :
www.prochoix.org

24/01/2007

Jaurès opposable

Quand François Mitterrand est mort, je crois l'avoir déjà raconté quelque part, j'étais tombé sur une émission de radio qui passait ses chanson préférées. Parmi celles-ci, il y avait l'une des plus belles du dernier album écrit par Jacques Brel : Les Marquises.

Demandez vous belle jeunesse

Le temps de l'ombre d'un souvenir

Le temps du souffle d'un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

 

Il semble qu'il n'y ait pas que la belle jeunesse qui doivent se poser la question, mais également un ministre-candidat pas gêné de le citer devant ceux qui auraient sans doute applaudit à son assassinat en 1914. Cela m'a énervé un peu sur le moment et puis il y eu aujourd'hui, dans le Canard Enchaîné un très beau texte de l'excellent Jean-Luc Porquet qui propose un « Jaurès opposable ». Il nous rappelle entre autres que « [Jaurès] disait aussi : « tout progrès vient d e la pensée et il faut donner aux travailleurs le temps et la force de penser » Il n'était pas du genre à ricaner sur les 35 heures. Jaurès opposable ». Pourvu que le ministre-candidat n'ai pas l'idée de citer Brel. Entre Sardou et Halliday, j'en aurais de la contrariété. Et si c'était le cas, je lancerais illico le Brel opposable.

22/01/2007

Slalom Dame, la suite

Adorant l'actrice, je me serais intéressé de toutes façons à la chanteuse. Bonne surprise, Paramour le premier album de Jeanne Balibar dépassait l'anecdotique. Et largement. Les accents rock de certains morceaux laissaient entrevoir un véritable engagement que, semble-t'il, les concerts ont confirmé. Hélas pour moi, la belle n'est point descendue jusqu'en mes contrées du sud-est et je n'ai pu le vérifier.

 

Sort donc le second opus : Slalom Dame. Couverture étrange, de dos, comme une invitation à découvrir une autre face. Essai transformé avec brio. Ce second album a la particularité de se dégager totalement de l'influence directe du cinéma. Dans le premier, il y avait le duo avec Maggie Cheung, la citation de Godard, les reprises de Johnny Guitar et de La nuit du chasseur. Ici, il n'y a que quelques réminiscences comme Christiana qui sonne comme Tristana, ou le « J'savais pas quoi faire » de Rien qui sonne comme le « j'sais pas quoi faire » de Pierrot le fou. Et puis un titre, Cinéma, qui est un joli faux-ami. Mais c'est peut être une déformation de cinéphile.

 J'ai tant d'appétit

Pour les choses de la vie

Qui ne se mangent pas

 

Douze chansons donc avec le concours toujours inspiré de Rodolphe Burger (déjà très présent sur Paramour) et de Dominique A entre autres. Douze pièces entre mélancolie et humour qui donnent une unité de style plus rigoureux que sur l'éclectique album précédent. Et une voix assurée, toujours aussi chaude, qui prend parfois des accents façon Barbara. D'accord, toute proportion gardée.

 L'horloge était trop fine

Chaque seconde trop choyée

Qui boit l'eau des piscines

Quand l'eau vient à manquer

 

Jeux sur les mots qui rappellent parfois les collages de Gainsbourg. Une touche de séduction, une fausse nonchalance et la distance ironique sous le spleen léger. Jeanne Balibar s'affirme comme chanteuse et ferait presque oublier de regretter l'actrice. Presque.

 Mon cas m'isole

Oui je suis folle

 

quelques pistes à suivre :

La page de l'album chez Naïve

Un article sur RFI musique

Critique sur Volubilis

Critique sur Chronic'art

Le disque

15/01/2007

Un peu de rose